« ON RENCONTRE » Patrick Cottet Moine

17 décembre 2022

Patrick Cottet-Moine : « Réussir c'est durer et vivre de sa passion » Un physique digne d’un personnage de bande dessinée, Patrick Cottet-Moine est un artiste multi-facettes : humoriste, mime et chanteur. Il paraît que vous étiez dans la Marine, mais elle ne vous a pas gardé ? Oui, j'avais 16 ans (rires). J'ai oublié le nom de l'amiral qui m'a viré en me disant qu'il valait mieux que je parte avant que je ne provoque un accident ! Il a aussi ajouté qu'il me voyait mieux dans le domaine du spectacle ! A l'époque je n'y pensais pas du tout mais je l'ai écouté ! Alors si vous me lisez, merci mon Amiral ! Après l'armée, le chant. Je ne savais ni chanter, ni jouer d'un instrument mais j'étais un peu téméraire, alors on s'est lancé avec des potes musiciens. En 1988, on a créé le groupe Ankara, on jouait dans des bars aux Sablettes à la Seyne-sur-mer. Moi je faisais le clown au micro et ça s'est bien passé. Puis les Zabloks ? Entretemps, j'ai fait du mime à Paris puis j'ai monté le groupe les Zabloks en 94. J'ai quitté la capitale avec Pierre-Jean Scavino, qui est toujours dans le groupe, pour revenir dans le Var et ça dure depuis 30 ans. Ce groupe est un laboratoire. Des musiciens sont venus puis partis. Moi j'ai toujours gardé « les braises sur le feu ». On continue de jouer, de produire. En Décembre, nous sortons un nouvel album. A quelle catégorie d'humoriste appartenez-vous ? En solo ou avec les Zabloks, je reste fidèle à ma vision du spectacle. Je suis un clown et ça permet de vivre des moments de vérité. Les gens ne peuvent pas se forcer à rire. C'est flippant parce que le verdict est immédiat mais c'est excitant, donc j'ai intérêt à être drôle ! Diriez-vous que vous avez du talent ? Oui, j'ai un certain talent mais j'ai surtout des talons (rires) parce que dans ce métier, la marche est longue ! Plus sérieusement, la scène est un monde à part. Dès que je monte sur ce rectangle, je m'y sens bien, je suis dans mon monde. C'est quoi pour vous, la réussite ? C'est perdurer dans le temps et vivre de sa passion. Vous êtes engagé dans la lutte contre la mucoviscidose. C'était important pour moi. Je participe aux Virades de l'espoir depuis une quinzaine d'années aussi parce qu'un membre du groupe est concerné à travers ses deux enfants. J'ai aussi joué pour les Restos du cœur, Glisse en cœur... les artistes ont le devoir de répondre présents et même d'être en première ligne. Comme Adriana Karembeu et la Croix-Rouge ? Oui. D'ailleurs Adriana, si tu lis ces lignes, le jour où j’ai un malaise, je compte sur toi ! Vous êtes varois, quel regard portez-vous sur la vie culturelle métropolitaine ? Il y a une politique culturelle forte mais j'aimerais que le domaine artistique soit plus présent à l'école. Amener les enfants à la culture, c'est parfaire leur éducation. Au niveau des communes, je souhaiterais aussi qu'on travaille plus sur le « vivre-ensemble », aider les gens à aller voir des spectacles pour recréer des liens sociaux et humains. Un souvenir de scène ? Plutôt des souvenirs... Vous savez, le mime est un langage universel. Il m'a permis de jouer à l'étranger : Zanzibar, Pékin, Berlin, les États-Unis, le Québec... Quand je vois que partout, le spectacle fonctionne, je trouve ça magique.

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