Thierry Albertini : "Animer la cité est un véritable enjeu"

Maire de La Valette-du-Var, Thierry Albertini est aussi vice-président de la Métropole toulonnaise et du Conseil départemental du Var. Interrogé par Var infos, il évoque ses ambitions, son actualité et l’avenir de sa commune.

Pourquoi avoir choisi de vous engager politiquement ?

Je suis engagé pour ma ville depuis longtemps. Mes motivations sont liées à mes racines familiales, cinq générations de Valettois ! J’ai répondu présent en 1989 aux côtés de Jacques Roux, (maire de La Valette, 1973-2001) qui m’avait demandé de faire partie de sa liste comme conseiller municipal. Ce n’est pas une motivation politique, mais plus un attachement à mon territoire en lien avec mes parents et grands-parents qui ont travaillé pour cette ville

© ville de La Valette

En tant que vice-président de la Métropole toulonnaise, comment avez-vous vécu le changement de présidence ?

C’est un bouleversement important. Hubert Falco, ancien président de TPM, était un homme au service des varois. Sa condamnation et son inéligibilité nous ont affecté et cela pèse sur le fonctionnement de l’institution. Mais je souhaite que nous préservions l’union, la cohésion, la stabilité et la sérénité.

Vous faites l’objet de plaintes déposées par des élus de l’opposition, vous en avez également déposé une…

C’est très décevant et décourageant quand on est au service de sa ville. Ces accusations sont mensongères et dépassent l’entendement. Mais je suis confiant et, pour moi, les élections se gagnent dans les urnes et non pas devant les tribunaux. Malgré tout, je me dis que je dois continuer à travailler et faire du bien dans ma ville. J’espère simplement que la justice fera bien son travail, tout en rappelant qu'à ce jour, il n’y a pas d’instruction.

Comment votre commune évolue-t-elle démographiquement ?

On peut parler de stabilité. Cependant, une récente étude de l’agence de l’urbanisme démontre que pour maintenir notre population à un niveau de 25000 habitants, nous devons réaliser 60 logements par an. Donc 600 logements dans les dix prochaines années. C’est un programme qui me paraît raisonnable.

© Ville de La Valette - _travaux_construction_nouvelles_ecoles 

Justement, concernant les logements sociaux, la Valette est carencée…

Oui, nous avons signé un contrat de mixité avec l’État pour pouvoir assou[1]plir les choses car nous sommes soumis à une pénalité de 650 000 euros par an. On nous a imposé pour la triennalité qui vient de s’écouler, 600 logements so[1]ciaux. 34% ont été construits à La Valette soit moins de 230 logements sociaux. Bien évidemment, la construction de 600 logements en trois ans est parfaitement irréalisable.

© Ville de La Valette 

Le commerce local résiste-t-il aux grands centres commerciaux de la périphérie toulonnaise et de la périphérie hyéroise ?

Nos commerçants jouent le jeu à travers nos manifestations comme Cuisine du Sud, Le Var Dit Vins… Ces événements apportent cohésion et prospérité à notre centre-ville mais animer la cité est un véritable enjeu. Grâce à nos équipes, La Valette-centre propose une offre riche et diversifiée. Nos deux parkings gratuits facilitent l’accès aux commerces de proximité. Je pense que commerçants et zones commerciales doivent jouer la carte de la complémentarité plutôt que celle de la concurrence

© Ville de La Valette _guinguettes_place_jean_jaures 

L’inflation, le chômage… Ces bouleversements sociétaux vous inquiètent-ils ?

Depuis la période Covid, il y a une accélération de la violence à travers les comportements, les attitudes, les impatiences. Dans le rapport à l’autre, on est clairement dans l’individualisme et ça ne s’améliore pas. Pour moi, la démocratie est en grand danger quand je vois la façon dont les élus sont traités, quand j’observe les taux d’abstention… Ceci traduit un manque flagrant de confiance dans notre système démocratique.

© Ville de La Valette _visite de la sénatrice Françoise Dumont

Quel est votre satisfaction aujourd’hui dans votre rôle de premier magistrat ?

Depuis cette année, on a pris un rythme de croisière tout en adoptant les dixsept résolutions de l’ONU concernant les objectifs de développement durable. Ces objectifs peuvent se décliner au niveau de notre ville alors, on va s’y tenir.