Médecin en zone rurale : un choix et un engagement.


30 juillet 2025

Faire le pari de s’installer en zone rurale, c’est le choix de Cindy Ferreira. Originaire du Luc- en-Provence, cette jeune médecin généraliste vient d’y ouvrir son tout premier cabinet médical. Sa motivation : soigner “les siens” et participer à la vie locale. Elle nous raconte son parcours, ses choix et sa vision d’une médecine de proximité, humaine et engagée.

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Dominique LAIN (maire du Luc) et le Docteur Cindy Ferreira lors de la signature du bail à la maison médicale du Luc en Provence. Son cabinet est situé au 19 avenue Emile PELLEPOL, face à l’école maternelle DAUDET. Dans un contexte de désertification médicale, le retour de cette enfant du pays est perçue comme une bouffée d’oxygène par la population locale.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous installer au Luc ?

C’est ici que j’ai grandi, que j’ai été scolarisée et que j’ai tissé mes premiers liens. J’y suis profondément attachée. Mon grand-père, qui était dentiste ici mais aussi maire du Luc, m’a transmis le sens de l’engagement local. En m’installant comme médecin généraliste, j’ai à cœur de continuer cette histoire familiale et de contribuer à ma manière au bien-être de la commune.

 

Quel a été votre parcours jusqu’ici ?

J’ai exercé dans plusieurs structures, aussi bien en ville qu’en milieu rural, ce qui m’a permis d’acquérir une pratique variée et adaptable. Le parcours est exigeant, tant sur le plan intellectuel qu’humain : il faut beaucoup de persévérance, notamment face à la charge de travail, aux gardes, et aux responsabilités qui arrivent tôt. Mais chaque étape m’a confortée dans mon choix : celui d’un métier profondément tourné vers l’autre.

 

La population locale a-t-elle des besoins de santé spécifiques ?

Comme dans beaucoup de petites communes, on observe un accès aux soins qui peut être difficile, surtout pour certaines spécialités ou pour des soins réguliers. Il y a une part importante de la population qui est âgée, mais aussi beaucoup de familles actives. Cela demande une médecine de proximité, humaine, polyvalente. Il y a aussi un réel besoin de continuité dans le suivi, ce que permet la médecine générale en cabinet.

 

Exercer en zone rurale nécessite un engagement plus important que dans une grande ville ?

Pour moi, un médecin de proximité est bien plus qu’un soignant. C’est un repère, un lien, parfois un confident. Il faut être présent, à l’écoute, disponible, tout en assurant un suivi médical rigoureux. Dans une petite commune comme Le Luc, je souhaite vraiment m’inscrire dans une dynamique de collaboration avec les autres professionnels de santé, les structures locales et les familles. Je veux proposer un espace de soins à la fois rassurant et accessible.

 

Quel message aimeriez-vous adresser aux jeunes médecins ?

Je leur dis qu’il ne faut pas hésiter. On peut parfois avoir l’impression qu’on doit partir loin pour réussir, mais on peut aussi construire beaucoup de choses là où l’on a grandi. Revenir dans sa ville, c’est aussi lui rendre ce qu’elle nous a donné. Il y a ici un vrai besoin de talents, d’initiatives, d’engagements. Et vivre et travailler dans un cadre que l’on connaît et que l’on aime, c’est une vraie force au quotidien.