L’optimisation fiscale, réfléchie et raisonnée !


07 mai 2025

CÔTÉ FINANCES avec Damien NAJARIAN 

La clôture de l’exercice comptable est un moment stratégique pour toutes nos entreprises.  Nombreux sont les dirigeants qui se posent la question de l’optimisation fiscale, dans le cadre du respect des obligations réglementaires. Damien Najarian, conseiller en investissement financier et gestion de patrimoine nous donne les bons arbitrages entre rémunération, dividendes, investissements ou épargne d’entreprise.

 

Damien Najarian, est-ce important, pour les chefs d’entreprise, d’optimiser le résultat fiscal ?

C’est le moment où les dirigeants doivent faire des choix : limiter l’impact de l’impôt, mieux gérer leur rémunération et valoriser la trésorerie. Il s’agit aussi d’anticiper une fiscalité possiblement plus lourde à l’avenir, d’où un arbitrage nécessaire entre salaire et dividendes. Quant à la trésorerie excédentaire, c’est un vrai sujet : la préserver ou l’investir en évitant les erreurs.

Quels sont les leviers fiscaux les plus couramment utilisés ?

Certains leviers classiques comme l’ajustement des charges, provisions ou investissements restent gérés par les experts-comptables. Mais ce sont les arbitrages sur la rémunération du dirigeant qui ouvrent les perspectives les plus intéressantes pour accéder à des dispositifs à forte valeur ajoutée.

Parmi eux, l’épargne salariale mérite une attention particulière.

Trop souvent réduite à l’abondement proposé par les banques, elle intègre en réalité trois leviers qu’il est essentiel de maîtriser : l’intéressement, la participation et l’abondement. Ces dispositifs, bien calibrés et revus chaque année, permettent de fidéliser les collaborateurs sur le long terme, réduire la pression sociale et fiscale sur les bénéfices distribués, permettre au dirigeant de se positionner aussi parmi les bénéficiaires et dans des conditions optimisées. C’est un outil redoutable de performance sociale et fiscale, encore sous-exploité, car souvent mal expliqué et mal structuré.

Autre solution stratégique : les contrats de capitalisation détenus par la société.
Ils permettent de placer la trésorerie excédentaire de façon souple, fiscalement avantageuse, avec des supports sécurisés ou dynamiques selon l’objectif. C’est une alternative efficace aux comptes à terme, avec la possibilité de lisser la fiscalité dans le temps et de récupérer des liquidités selon les besoins.

Pour des profils spécifiques, le private equity (capital-investissement en français), via des fonds dédiés, offre des perspectives intéressantes.

Le démembrement de Société Civile de Placement Immobilier (SCPI) permet d’optimiser la trésorerie tout en préparant des projets patrimoniaux.

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Parlons justement du patrimoine personnel des dirigeants? Est-ce le moment pour réfléchir à des montages de prévoyance ou de retraite ?

C’est le moment idéal pour vérifier la cohérence entre patrimoine personnel et professionnel. La prévoyance reste un socle essentiel, souvent négligé. Mais le levier clé reste la retraite complémentaire via le PER Individuel (ou Madelin). Pas seulement pour souscrire, mais surtout pour faire le point sur l’existant : pertinence des supports, performance, fiscalité des versements… De nombreux contrats sont mal suivis ou sous-utilisés, alors qu’une bonne gestion pourrait en améliorer significativement les résultats. À cela s’ajoute la constitution d’un patrimoine immobilier, en direct ou via des SCPI, pour diversifier les sources de revenus différés et préparer sa retraite efficacement.

 

Existe-t-il de nombreux dispositifs d’investissement défiscalisant ?

Oui. Les FIP et FCPI qui permettent jusqu’à 30 % de réduction d’impôt, avec blocage des fonds pendant plusieurs années. L’investissement en immobilier ancien rénové accessible aussi aux particuliers,  via le Denormandie, le Malraux ou les Monuments Historiques, permettent d’allier valorisation du patrimoine et réduction d’impôt importante. Les produits de diversifications : parts sociales, groupements forestiers, placements qui répondent à des envies éthiques, sociétales ou environnementales. Ces dispositifs doivent être bien sélectionnés et intégrés dans une stratégie globale avec un suivi adapté aux objectifs du dirigeant.

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