Nathalie Bicais : "il faut réinventer les centres-villes"

Maire de la Seyne-sur-mer, Nathalie Bicais dresse un bilan à mi-mandat. Ses trois premières années à la tête de la municipalité, ses priorités et les raisons de son engagement politique.

Pourquoi avoir choisi de vous engager en politique ?

“Il y a un élément très précis qui m’a donné envie de devenir acteur plutôt que spectateur de la vie locale. Quand j’ai appris qu’il existait un projet de démolition de l’hôtel du Golf aux Sablettes, ce bâtiment magnifique qui longe la plage où j’allais enfant, j’ai été comme blessée car on allait me priver de quelque chose d’important dans ma vie. Alors j'ai entamé un travail de recherche sur ce patrimoine ancré dans notre mémoire collective. Et la volonté de sauver l'hôtel du Golf m’a conduit à un premier engagement en 1994, sur une liste citoyenne. Le jour où le maire de l'époque a lancé cette phrase : “Pour faire plaisir à la conseillère d'opposition Nathalie Bicais, nous ne détruirons pas l'hôtel du Golf ! “ m’a fait comprendre que pour mener des combats, il était plus simple d’entrer en politique.”

©ville de la seyne-sur-mer - Pont-Port-Navale-02

Pour vous, c’est quoi faire de la politique ?

“Faire de la politique, c’est avoir de grandes idées mais surtout être sensible à la réalité du territoire. Je dirais que la politique se fait en marchant. Je fais mon chemin, je fais ce que j'ai à faire, et lorsque j’estime qu’un fait ou un lieu anodin représente pour moi, un vrai enjeu de société ou environnemental, j’agis. Je pense avoir le sens des responsabilités et faire partie de ses rares personnalités politiques à avoir des convictions et à les défendre.”

Quel regard portez-vous sur ces trois premières années de mandat ?

“Le monde politique est difficile mais je m’y étais préparée. Notre feuille de route nous a permis d'agir rapidement sur la qualité des espaces publics, la sécurité, la propreté, l'embellissement… Le plus important pour moi a été de redonner de la fierté au seynois ! Nous avons tous envie que notre ville aille mieux, qu'elle soit plus belle et qu'on en parle positivement.”

©ville de la seyne-sur-mer

Comment votre commune évolue-t-elle démographiquement ?

“La Seyne perd des habitants, mais nous pouvons enrayer le mouvement par le biais du développement économique. Nous avons des atouts, des réserves foncières pour faciliter des implantations d’entreprises et générer des emplois qui permettront aux personnels de s’installer sur notre commune. Si nous ne faisons pas ça, la Seyne continuera d’être une ville dortoir de 65000 habitants.”

Le centre-ville seynois est-il à la hauteur de cette ambition ?

“Nous devons relever un défi. Aujourd'hui on ne vit plus dans ces petites rues bordées d’immeubles sans terrasse, sans ascenseur… Il faut réinventer les centres-villes. On a la chance d'avoir un bord de mer, l’idée est d’y créer des espaces publics propres qui donnent un cachet patrimonial. Mais au-delà il faut que les gens puissent imaginer un projet de vie en centre-ville. On reconstruit une école primaire, on travaille sur un plan vélo, un schéma de circulation, on essaie de développer les navettes maritimes, avec une ligne allant du centre-ville aux Sablettes pour permettre aux habitants d'aller à la plage en bateau… on doit également mieux connecter la gare SNCF au réseau de transport. Quant au bus à haut niveau de service, tel qu’il est programmé, il viendra compléter l'offre.”

Après trois ans de mandat, quelle est votre satisfaction ?

“Ma satisfaction, c'est lorsque des enfants me disent qu’ils sont contents de leur école  parce qu'on a planté des arbres et amélioré la restauration scolaire. C’est quand je vois des personnes âgées qui peuvent maintenant se réunir et organiser des activités dans nos salles municipales. C’est constater que des parents parviennent à trouver des solutions pour faire garder leurs enfants… ce sont des choses très pragmatiques mais ma plus grande satisfaction, c'est de voir les gens heureux autour de moi.”