Montrieux Le Hameau, une vision pour demain

En 2021, onze familles venues de toute la France se sont regroupées pour porter un projet chargé de sens dans un lieu chargé d’histoire.Pour réaliser leurs projets, les onze familles ont choisi Méounes-les-Montrieux, dans un lieu autrefois tenu par la communauté des chartreux, pour recréer un futur durable et solidaire au beau milieu des arbres centenaires du massif de la Sainte-Baume. Rencontre avec David Rivoire, cofondateur de Montrieux Le Hameau.

David Rivoire, cofondateur de Montrieux Le Hameau. (credit photo - Marc Volpin)

David Rivoire, comment un tel projet a-t-il pu voir le jour en si peu de temps ?

Ce projet, un peu utopique, a pu se réaliser grâce à l’investissement et au partage des connaissances de familles désireuses de proposer un lieu d’accueil et de vie qui contribuera à un futur durable pour nos enfants. On parle ici de gouvernance partagée ou encore d’intelligence collective. C’est ce qui nous a permis d’avancer à grands pas en rachetant ce lieu exceptionnel, il y a trois ans, en sortie de crise sanitaire.

A titre personnel, quel a été votre apport dans le projet ?

Entrepreneur dans l’économie sociale depuis plus de 20 ans, mon métier consistait à monter des entreprises solidaires d’utilité sociale. J’avais la confiance de plusieurs fonds d’investissement et c’est ce qui nous a permis d’embarquer dans ce projet deux fonds d’impact, Inco et Invest Paca, mais aussi la banque des territoires et France Active qui est une des plus grosses associations à financer l’économie sociale.

Quelle vocation souhaitez-vous redonner aux lieux ?

A vrai dire, personne ici ne donnerait la même définition quant à la vocation des lieux. Pourtant, lorsqu’on arrive, on en comprend spontanément l’esprit. C’est avant tout une démarche d’humilité, en avançant un jour après l’autre. On revendique donc un concept flou, qui sert de base à la création d’un lieu de recherche et d’expérimentation, adossé à un pôle de formation et un restaurant ouvert à tout public.

Le potager fait déjà la renommée des lieux. Qu’est-ce qui attire autant vos visiteurs ?

Le potager, tenu par notre maraîcher Enzo assure, bien entendu, une fonction de production pour les besoins du restaurant, mais il existe aussi pour créer de la donnée scientifique. Le but du hameau est de réexpérimenter d’anciennes techniques agricoles complexes qui ont fait leurs preuves, ceci afin de nous permettre de mieux résister au changement climatique.

Votre modèle social résiste-t-il aussi à nos contraintes économiques ?

Nous recherchons forcément la performance économique pour être capable d’entretenir les lieux et payer les salaires. Mais notre modèle statutaire tend aussi à assurer la performance sociale et environnementale qui s’inscrit forcément dans le temps long et qui nécessite de sortir de certains dogmes environnementaux. Ça commence par l’embauche sociale puisqu’ici nous allons chercher des personnes délaissées par le marché du travail. On prend du temps pour elles, on les laisse faire des erreurs. L’esprit des lieux est aussi de leur permettre de reprendre leur envol.

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Article - Marc Volpin