« La Coopérative Le Village pour relancer nos coeurs de ville »

Comment redynamiser les centre-villes ? Une vraie question, un vrai débat dans lequel nous avons voulu prendre notre part. Faut-il y installer des grandes enseignes déjà présentes en périphérie des villes ? Doit-on repenser la stratégie par rapport aux modes de vie et de consommation ? Il existe de nombreuses idées parmi lesquelles celle de la coopérative Le Village. Un exemple seynois qui, avouons-le, nous a particulièrement séduit. Rencontre avec son fondateur Luc Patentreger.

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Luc Pantentreger, c’est quoi cette coopérative Le Village ?

C’est une nouvelle façon de penser nos centre-villes avec un modèle économique social, solidaire et circulaire. Un modèle très différent de celui qui a guidé nos politiques depuis de nombreuses années. En effet, pourquoi entrer dans cette bataille à la conquête ou la reconquête des grandes enseignes, alors que le bon sens doit aujourd’hui nous guider vers des activités commerciales plus “interactives” avec la population locale.

Concrètement qu’est-ce que cela signifie ?

L’idée est de faire revenir en centre-ville des artisans, des associations qui par le biais d’ateliers, génèrent un lien social et humain avec la population seynoise. A ce jour, nous comptons 7 boutiques qui travaillent dans le recyclage de papiers, proposent des activités artistiques, luttent contre le gaspillage des fruits et légumes, vendent des créations faites à la main et offrent gratuitement des conseils qu’ils soient juridiques, financiers ou administratifs.

Quel est le rôle de la coopérative de village dans l’implantation de ces activités ?

L’idée est d’aider les personnes demandeuses à s’installer en centre-ville. Nous cherchons les locaux, conseillons pour le choix des structures, en association, en auto-entreprise ou autre, aidons pour les travaux et la communication. Notre objectif est de rendre nos coopérateurs rapidement autonomes.

©varinfos_Sylvie Barraco_boutique concept store à la Seyne-sur-Mer

Un exemple ?

Nous avons par exemple créé une boutique qui vend les produits de plusieurs artisans (bougies, épicerie fine, vêtements…). Chacun d’eux vient dans le magasin pour gérer les ventes, la clientèle. La plupart d’entre eux sont des auto-entrepreneurs qui travaillaient depuis leur domicile et ne pouvaient pas envisager financièrement de créer leur propre boutique. Avec cette collaboration, ils ne sont plus seuls. Ils se rencontrent toutes les semaines, peuvent tisser des liens d’amitié voire générer de nouvelles activités créatives. Cela leur permet aussi d’être en contact directement avec la clientèle, de rectifier le tir lorsqu’un produit ne correspond pas aux attentes et de créer des liens directs avec la population.

Quel objectif souhaitez-vous atteindre avec cette coopérative ?

Nous l’avons créé en août 2020 et le premier adhérent a ouvert les portes de son magasin le 1^er octobre 2020. Depuis, le chemin a été parsemé d'embûches avec la crise sanitaire, la guerre en Ukraine, l’inflation… Mais nous sommes persévérants, cette coopérative est indépendante, apolitique, c’est une structure citoyenne. Notre mission n’est pas de juger des actions politiques passées qui se sont révélées désastreuses pour notre centre-ville mais de nous retrousser les manches, avec du partage et de la citoyenneté

Nathalie Bicais - Maire de la Seyne-sur-mer

La Coopérative Le Village est une initiative très intéressante que je soutiens depuis le début, car elle met le pied à l’étrier à des petits commerçants. Elle impulse une vraie dynamique de "mieux-vivre", en trouvant des locaux et en accompagnant des projets d’installations. C'est un vrai service auprès des futurs commerçants de la commune. Pour moi, un centre-ville doit être une expérience, valorisant le patrimoine, valorisant la culture, un ensemble propre, sécurisé, où les gens prennent plaisir à se retrouver. Je pense qu’on est sur la fin d’un cycle, la fin des grands ensembles, au profit de surfaces plus réduites pour les enseignes. Cette initiative doit s’accompagner d’une politique de sécurité, de lutte contre les incivilités, de propreté pour réduire le nombre de nuisibles pour offrir un cadre plus agréable à vivre et redonner au centre-ville sa place centrale au sein de la commune.

Chrystelle Rubio, présidente de RUBSACS.

L’association seynoise a été créée en 2020. Elle est implantée en centre-ville de la Seyne-sur-mer et se donne pour mission de réduire le nombre d’objets jetés, en privilégiant le réemploi et le recyclage. Cette action vise à sensibiliser le public à la préservation de l’environnement. RUBSACS propose la réutilisation de matières publicitaires, c’est-à-dire qu’elle récupère et transforme des affiches en sacs pour les commerçants du centre-ville seynois. Elle compte 3 bénévoles, une salariée à mi-temps, 60 adhérents et 10 boutiques partenaires.

Chrystelle Rubio, présidente de RUBSACS.

Depuis notre installation en centre-ville, c’est une belle histoire qui se construit avec les citoyens que nous rencontrons. Tout a commencé il y a quelques années, lorsque j’ai vu des commerçants locaux fournir des sacs en plastique à leurs clients. Nous sommes à proximité de la mer et la pollution des plastiques est un fléau. On a donc voulu proposer une alternative papier. Nous récupérons des affiches publicitaires, dans les cinémas, au théâtre Liberté à Toulon par exemple, et auprès d’enseignes varoises, pour fabriquer des sacs à destination des commerçants adhérents.Depuis notre action a grandi et s’est développée avec les écoles qui récupèrent des sacs que nous valorisons par des collages. 

@varinfos_jocelyne reparat_espace agora 

Jocelyne REPARAT (art-thérapeute) intervient au sein de l’ESPACE AGORA à la Seyne-sur-Mer 

Implanté sur la place Laïk à la Seyne-sur-Mer, l’Espace AGORA a été inauguré il y a un an. Cet espace créatif  propose de nombreux ateliers ouverts à tous : modelage, peinture, sculpture, couture, collage, encadrement, Manga… C’est un lieu pour exprimer ses talents et un lieu d’expositions qui organise de nombreuses conférences.

« L’Espace AGORA permet d’accueillir tous les public pour des activités créatives, c’est fabuleux ! C’est sûr que notre atelier créatif n’existe que depuis un an et qu’il faut du temps pour la mise en route, mais il faut le faire savoir, et donner envie de… Personnellement cela me permet de donner des cours de couture en groupe, mais aussi des cours d’art-thérapie sur une demi-journée.