L'élargissement de l'A57, 2 ans déjà !


10 mai 2023

Salvador Nunez, directeur opérationnel de Vinci Autoroutes.

Ni en avance, ni en retard, le chantier de l’élargissement à 2X3 voies de l’A57 à Toulon, autoroute née dans les années 60, souffle en Mai ses deux bougies. Les travaux sont dans un bon tempo et devraient, à la livraison prévue en 2025, permettre une importante amélioration de la circulation automobile Nous avons rencontré Salvador Nunez, directeur opérationnel chez Vinci Autoroutes.

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© Photo La Bigue - Elite Drone

Quels souvenir avez-vous du démarrage des travaux ?

Salvador Nunez : J’ai commencé à travailler sur ce chantier à la mi-2015, pour mettre en route cette opération. Des souvenirs ? Bien sûr, comme les fortes craintes émises par des riverains, des collectivités, des élus en raison des difficultés que ce chantier aurait pu engendrer, et surtout le souvenir de beaucoup de travail et d’énergie mis en œuvre, pour que les choses se passent du mieux possible.

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© Elite Drone -démolition est en cours en commancant par le tablier du pont qui est la partie plate sur le dessus

Il y avait des obstacles importants ?

Salvador Nunez : Il n’y avait quasiment que des obstacles, (rires) ! Mais des obstacles franchissables ! Il a fallu, par exemple, trouver des solutions pour travailler dans des espaces techniques restreints voire très exigus du fait que nous sommes dans une zone urbaine. Il Nous devions également réduire le plus possible les contraintes que le chantier pouvait faire peser sur les activités des villes et la circulation. La difficulté principale était de transformer le travail en puzzle, le morceler et d’avancer par petits bouts, de jour comme de nuit.

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© Elite Drone - Réouverture de l_A57 à la circulation vue d_ensemble après la démolition

Ce chantier est-il une prouesse technique ?

Salvador Nunez : C’est une sorte de prouesse technique au sens où nous réalisons un ouvrage qui ne s’est jamais fait ailleurs. Par contre, c’est une vraie prouesse dans la capacité à gérer des phases de constructions afin de permettre une avancée régulière du chantier dans des environnements, comme je le disais, très contraints où la circulation automobile ne peut être stoppée. Vous savez, durant mes 30 ans de carrière professionnelle, j’ai mené beaucoup de chantiers y compris en zone urbaine, et c’est sans nul doute, le plus compliqué, celui qui nécessite le plus d’efforts au quotidien et une capacité à imaginer comment faire les choses autrement que d’habitude. En ce sens, cela peut ressembler à une prouesse mais comme je le dis souvent à mes équipes : gardons la raison, on parlera de prouesse quand tout sera terminé. 

 

Sommes-nous dans les délais ? 

Salvador Nunez : J’ai dressé un fil rouge au début de l’opération, et je le suis de près avec mes équipes. Je peux vous dire que nous somme dessus, ni en avance, ni en retard, mais à temps alors que nous sommes à peu près à la moitié du chantier. C’est déjà très bien, vu le contexte particulier. 

 

Quel est le secteur qui réclame le plus d’attention ?

Salvador Nunez : Le point névralgique du chantier a été identifié depuis le début et c’est sans nul doute, celui de Sainte Musse. C’est là où nous avons dû mettre en place un pont provisoire, franchir la voie SNCF et attendre des interruptions de circulation ferroviaire pour travailler, avec la création d’un point d'échange multimodal en interface avec la nouvelle gare et le projet de transport en commun en site propre de la métropole, avec des arrêts de bus qui permettront de passer de l’autoroute aux transports en commun et au TER. Ce site de Sainte-Musse est le plus difficile et nous occupe régulièrement. »

 

Avez-vous rencontré des difficultés qui n'étaient pas envisagées ?  

Salvador Nunez : Nous avons découvert des choses qui n’étaient pas prévues mais fort heureusement ces difficultés n’étaient pas insurmontables. Par exemple, nous devions détecter un câble téléphonique pour éviter une coupure de réseau importante. Ce n’était pas prévu et après avoir longuement creusé, nous l’avons trouvé à une profondeur que je qualifierai d’inédite. Mais ce n’est pas anormal car l’A57 a d’abord été une route nationale transformée ensuite en autoroute. Pendant toutes ces années, l’activité humaine a été importante et les sols ont été régulièrement modifiés en rendant les plans moins précis.  

 

2 ans après, quel bilan faites-vous de vos intentions en matière d’emploi ou d’insertion ? 

Salvador NunezBien évidemment, un tel chantier génère de l’insertion et de l’emploi. D’ailleurs pour moi, une entreprise de notre dimension a un devoir moral, citoyen, en faisant en sorte que l’investissement de l’État revienne au territoire. Nous nous sommes rapprochés des acteurs locaux, Préfecture du Var, Métropole TPM, Pôle Emploi, La Maison de l’Emploi, pour contractualiser nos engagements. Nous avons des exigences fortes auprès de nos entreprises prestataires dans le domaine de l’insertion car il est de notre responsabilité de faire en sorte que ce chantier profite pleinement aux publics les plus éloignés de l’emploi.

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© Elite Drone - Découpe de la passerelle piétonne en plusieurs morceaux_© Alain Tendéro

Les objectifs de cet élargissement à 2x3 voies ?  

Salvador NunezCette opération à Toulon est la plus importante du réseau ESCOTA. L’enjeu dépasse la simple reconfiguration autoroutière et s’inscrit dans une démarche plus globale de recomposition urbaine de la métropole toulonnaise. Il contribuera au développement du territoire et à son attractivité.