« Je veux que l’action de l’État dans le Var soit comprise par la population »


24 août 2023

Philippe Mahé (à g)  a officiellement pris ses fonctions de préfet du Var le 21 août dernier, en remplacement d’Evence Richard (à d). Ce breton de 66 ans, qui quitte la préfecture du Finistère, souhaite faire de la pédagogie pour « rappeler au citoyen que l’État est à son service ».

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Quel regard portez-vous sur ce département du Var dont la première particularité est d’être ouvert sur la Mer ?

Pour ce qui est des problématiques maritimes, je ne suis pas dépaysé, ayant eu à gérer dans la préfecture du Finistère les sorties de pêche suite au Brexit (après la sortie de l’Angleterre de l’Union Européenne en janvier 2020, 90 bateaux français de pêche privés d’accès aux eaux anglaises étaient menacés de partir à la casse dont 25 dans le Finistère). Le littoral varois est un littoral avec ses particularités, étant protégé militairement et à protéger du point de vue de la faune et de la flore, avec ses joyaux qu’il faut continuer à préserver. Puis il y a ce port de Toulon, extraordinaire, avec ses nombreuses liaisons maritimes. Je suis d’ailleurs le délégué départemental de l’Office Français de la Biodiversité et ce titre me tient à cœur.

 « Les citoyens attendent des actions pour changer leur vie quotidienne »

 

Quelle ligne directrice souhaitez-vous donner à votre mandat ?

Je veux que l’action de l’État soit comprise ! On est parfois très injuste à l’égard de l’État. Parfois légitimement, parfois par ignorance. La population ne sait pas forcément ce que fait l’État et ce qu’il fait avec les collectivités locales. Je souhaite faire de la pédagogie pour que cela soit entendu par la population mais également dans nos rapports avec les élus locaux. La relation entre le préfet et les maires est essentielle. Il faut se parler et à un moment conclure des accords pour agir. Parce que les citoyens attendent des actions pour changer leur vie quotidienne.

 

« Il faut que chacun ait conscience qu’on ne peut pas faire n’importe quoi dans les massifs »

 

Vous rejoignez un territoire historiquement très touché par les épisodes caniculaires et les incendies…

L’État est très présent sur ce sujet dans le Var ! Je salue d’ailleurs le travail de prévention qui a été réalisé cet hiver par mon prédécesseur en collaboration avec les élus, l’Office National des Forêts ou encore les agriculteurs pour qu’il y ait une amélioration du débroussaillage par les propriétaires et non des moindres. Je pense aux sociétés d’autoroutes qui ne débroussaillaient pas toujours comme il le fallait et qui se sont améliorées sur la question. 9 incendies sur 10 sont d’origine humaine donc chacun à sa responsabilité : le citoyen, l’État, le Service départemental d’Incendie et de Secours avec les sapeurs-pompiers dont je salue le travail extraordinaire. Pour protéger nos forêts et sauver des vies, il faut que chacun ait conscience qu’on ne peut pas faire n’importe quoi dans les massifs, notamment en période de forte chaleur. C’est du civisme et je fais confiance à la population pour continuer à adopter les bons réflexes.

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L’un des prérogatives majeures d’un préfet de département est son champ d’action en matière de sécurité publique. Quels sont vos objectifs pour le Var dans ce domaine ?

J’entends mobiliser tous les leviers que le ministre de l’Intérieur et le gouvernement mettent à la disposition du Var en m’appuyant sur les 1200 policiers et 1000 gendarmes qui sont présents sur ce territoire et qui s’engagent quotidiennement pour protéger sa population. Je vais poursuivre le travail qui a été fait par mon prédécesseur en l’approfondissant sur 3 priorités que sont la lutte contre les stupéfiants, la lutte contre les cambriolages qui sont en augmentation depuis quelques mois dans le Var et la lutte contre ce fléau que sont les violences intra-familiales, par un accueil des victimes à la hauteur de ce qu’elles peuvent ressentir et par une action forte afin d’annihiler cette violence, souvent permanente dans certaines familles, menée sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool.

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Intronisé le 21 août dernier, Philippe Mahé a déposé une gerbe au monument aux morts de la ville de Toulon à l’occasion de la commémoration du déparquement de Provence et de la bataille de Toulon.

Titulaire d’une maitrise en droit public et lauréat du concours d’administrateur territorial en 1990, Philippe Mahé, né à Auray dans le Morbihan, a notamment été préfet de Meurthe-et-Moselle (2015), préfet affecté auprès du secrétaire général du ministère de l’intérieur (2019), mis à disposition du ministère de la transition écologique et solidaire pour la mission « Tour de France des solutions » (2019) et préfet du Finistère (juillet 2020-juillet 2023).