21 décembre 2022
Depuis trente ans, les destins d’Alain Ortali et de l’Institut Méditerranéen du Sport, de l’Animation et du
Tourisme (IMSAT) sont liés. Rencontre avec ce moniteur de tennis, directeur et à l’origine de cet organisme
majeur dans le domaine de la formation.
Alain Ortali, d’abord un peu d’histoire. L’IMSAT est né quand?
A l’origine de l’IMSAT, il y a l’association « Les heures libres de la jeunesse », créée en 1938 par l’Union Patronale du Var, pour développer la pratique sportive et culturelle des salariés des entreprises. Elle a donné naissance au Club Sportif Toulonnais (CST) avec la section gymnastique qui a formé de multiples champions, le basket qui en fusionnant avec le club hyérois, a donné le Hyères Toulon Var Basket, le tennis... et des complexes sportifs comme celui de la Grande Tourrache. En 1995, pour raisons économiques, le complexe était à vendre et faute d’acheteurs, j’ai
alors proposé de créer un centre aéré sportif.
C’était un concept novateur à l’époque ?
Oui. Il fonctionne toujours et cel a été un tremplin pour créer de la formation. Nous avons pris notre autonomie en devenant un Centre de Formation des Apprentis à part entière dans les métiers du sport.
Vous formez des éducateurs, animateurs, dans quels secteurs ?
L’IMSAT est ouvert à de nombreuses disciplines sportives : le tennis par exemple, où notre partenariat avec la Ligue nous permet d’organiser des formations de moniteurs de tennis.
Nous proposons d’autres formations, au total plus de vingt cursus diplômants sur Toulon, La Garde, Draguignan, Saint-Aygulf, le Cannet des Maures et Sophia-Antipolis Nice, qui vont du niveau CAP-BEP au niveau licence.
Quelques exemples de métiers ?
Animateur socio-culturel, éducateur sportif, maître-nageur, moniteur de voile, de tennis, coach sportif, accompagnateur pleine
nature, moniteur d’équitation. L’IMSAT a-t-il évolué au cours des dernières années ?
De la formation, nous sommes passés à l’insertion à la demande de l’Etat qui souhaitait toucher les publics les plus «éloignés » de l’emploi, prioritai-
rement des jeunes de 18 à 30 ans. En 2015, nous avions mis en place un dispositif qui s’appelait «Sat’emploi » qui avait pour but d’accueillir cent jeunes dont 70% issus des quartiers prioritaires. On en a eu deux cents avec 90% de jeunes dits «défavorisés ou en difficulté ». Ce résultat a encouragé l’Etat à mener une étude de faisabilité qui a abouti à la création de l’école de la deuxième chance installée à la Grande Tourrache et avec laquelle nous travaillons étroitement.
L’insertion est aujourd’hui votre marque de fabrique ?
Oui et nous sommes de plus en plus sollicités. Dernièrement nous avons participé à un dispositif dans le cadre du PIC, le plan d’investissement dans les compétences, qui vise à favoriser un retour à l’emploi pour les jeunes et les demandeurs d’emploi à travers un renforcement des com-
pétences et l’amélioration de leur qualification. Nous avons accueilli quatre-cent jeunes que nous avons pré-formés, avec des résultats très positifs. Plus
récemment, l’Etat nous a investi d’une mission pour toucher ceux qui sont encore plus éloignés de l’emploi, et qui passent sous les radars. Nous avons créé un consortium avec des partenaires emblématiques et historiques pour répondre à cette demande.
L’Union Patronale du Var est un partenaire essentiel ?
Complètement, grâce à la présidente Véronique Maurel et Roland Le Joliff qui est notre interlocuteur privilégié, nous pouvons offrir bien plus que de la formation à nos jeunes. Ils bénéficient aussi d’un encadrement social qui permet de lever les obstacles quotidiens qui viendraient entraver leur parcours.
Votre méthode de travail ? Rester au plus près du terrain comme nous le faisons aujourd’hui. La formation nécessite aussi d’adapter nos cursus à la réalité du terrain et aux besoins des entreprises avec lesquelles nous jouons la carte de la co-construction depuis plus de vingt ans. Mais pour y parvenir, je peux dire que j’ai des équipes en or ! Nous avons une trentaine de formateurs à temps plein, et des collaborateurs extérieurs qui viennent régulièrement. Etat d’esprit, dynamisme... c’est une véritable alchimie et pour cause ! Bon nombre de nos formateurs
sont des jeunes qui sont passés par chez nous.



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