“Il faut entendre le message des électeurs”


02 avril 2024

Ancien joueur de rugby et commerçant, Michel Bonnus a été élu sénateur du Var en 2020. Il se confie sur sa mission, son parcours, ses ambitions et évoque le contexte politique varois. Interview.

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Michel Bonnus - © photo FB

Michel Bonnus, comment a démarré votre carrière politique ?

Je bougeais pas mal à Toulon au milieu des années 80, des petits jobs dans des bars et ma première entreprise à l'âge de 22 ans, commerçant comme mes parents et grand-parents. François Trucy, maire de Toulon, m’a remarqué et proposé d'être à ses côtés pour les municipales de 1995 contre le FN. Nous avons perdu la partie. J’ai vécu personnellement des moments difficiles avant ma rencontre en 2000 avec Hubert Falco. Une nouvelle campagne l’a propulsé maire de Toulon et je me suis retrouvé conseiller municipal. Ma carrière politique a démarré à cet instant.

 

Sénateur est une mission assez éloignée de la proximité…

Le fait d’être aussi conseiller départemental me permet de rester proche des varois et de leurs préoccupations. Ce mandat de sénateur m’oblige à découvrir la France, les institutions, alors j'apprends et je m’implique dans les commissions tourisme et économie. Je travaille actuellement sur une mission sur les narcotrafics.

 

Vous avez défendu la réforme des retraites d’Emmanuel Macron. L’opinion publique n’y était pas favorable, le regrettez-vous ?

Je l’assume, et je le redis aujourd’hui, il fallait sauver cette réforme, plutôt que de tout rejeter en bloc. Après je sais que c'est compliqué car chaque filière est un cas particulier, avec des  spécificités et des difficultés propres. Pour ma part, j’aurais plutôt parlé d’annuités que d'âge légal de départ à la retraite, en prenant en compte la pénibilité. Le message serait alors mieux passé, en tout cas il aurait été plus audible.

 

Dans le Var, des LR ont rejoint le camp macroniste… 

Moi je suis LR et je resterai fidèle tant que cela me conviendra. J’ai de très bons rapports avec le président du Sénat, Gérard Larcher, et le président du groupe LR, Bruno Retailleau. Je pense que ce parti politique est plus aujourd’hui “centre droit” que de droite dure.  Après, chacun fait ce qu'il veut, le plus important c’est l'homme, son parcours, ce qu’il a bâti, ce n’est pas la carte politique. Je ne juge pas.

 

Craignez-vous que ce contexte pèse sur les futures échéances électorales comme ça a été le cas lors des législatives ?

Sur nos huit députés varois, sept sont du RN. Les gens qui ont voté pour ce parti avaient sûrement des raisons. Il ne faut pas diaboliser le RN, c’est un parti politique. Je constate qu'à Toulon, Marine le Pen a obtenu 50% des voix au second tour, comment ne pas entendre ces messages ? Nous savons ce que les gens attendent…  Il y a une fracture réelle dans notre société qu’il faut prendre à bras le corps. Moi je veux être dans l’action. Il faut se retrousser les manches et comme dans le sport, être bon mentalement, physiquement, préparer un plan de jeu et réunir les bonnes personnes pour aller au bout et gagner.

 

Localement, si l'inéligibilité de Hubert Falco était confirmée, serait-ce de nature à semer le trouble à droite et chez les électeurs ?

Permettez-moi de ne pas m'exprimer sur la situation d’Hubert Falco, je vois l’homme avant de voir la vie politique, je souhaite qu’il retrouve son honneur et je laisse la justice faire son travail.

 

Le RN est-il en mesure de remporter les Municipales à Toulon en 2026 ?

Le RN a déjà géré la ville et je l’ai vécu, je ne veux pas faire un discours d'ancien combattant mais bon…

 

Serez-vous candidat ?

Aujourd’hui Hubert Falco a dit qu'il se représenterait, donc pour moi, le candidat c’est lui ! Je lui ai toujours été fidèle depuis 25 ans. Je n’ai jamais rien demandé, ni à être adjoint, sénateur ou conseiller départemental. Ce qui m’importe aujourd’hui, c’est un retour à l'apaisement.