Face au défi, les maires sont mobilisés


02 septembre 2024

Président du SCLV (1) et maire du Lavandou, Gil Bernardi nous livre son sentiment sur la position de l'État et la mobilisation des élus quant à la lutte contre l'érosion de notre littoral.

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Gil Bernardi, la ZAN (Zéro artificialisation nette) est-elle un frein aux décisions nécessaires pour ralentir l’érosion du littoral ?

Les élus du littoral sont d’accord avec le principe de réduction de l’artificialisation du littoral. Ce n’est pas ce principe qui, dans la loi Climat et Résilience, freine les projets de protection puisque l’article 237 prévoit que les communes dotées d’une Stratégie Locale de Gestion Intégrée du Trait de Côte (SLGITC) puissent créer des ouvrages de défense contre la mer, quand le recul n’est pas possible. C’est la règle du 0,1% d’artificialisation dans le Document Stratégique de Façade qui bloque les projets quand la loi les autorise… Ce “casse-tête” a été soulevé plusieurs fois. Le Préfet Maritime de Méditerranée l’a fait remonter au Ministère et nous espérons que ce sera pris en compte rapidement. 

 

Le développement des ZMEL est-il souhaitable et possible aujourd’hui ? 

La création de Zones de Mouillages et d’Équipements Légers (ZMEL) est un outil qui concilie les activités de plaisance et la préservation de l’environnement marin. En préservant les herbiers de posidonie, ce dispositif permet de renforcer la lutte naturelle contre l’érosion.  S’amarrer à une bouée plutôt que jeter l’ancre, c’est un changement d’habitude mais pas une restriction. Au Lavandou, la ZMEL est officiellement autorisée à Cavalière. Nous lancerons les travaux à l’automne après des années de travail d’études et de concertation avec les plaisanciers, les riverains et les professionnels, titulaires d’AOT (Autorisation d’occupation temporaire). A Porquerolles, selon Isabelle Monfort, vice-présidente du SCLV et présidente du Parc national de Port-Cros, et Sophie-Dorothée Duron, directrice du Parc, le projet est en cours d’instruction. 

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Selon vous, face aux attentes des élus, l'État est-il suffisamment efficace ?

Les communes travaillent tout au long de l’année avec les services de l’État. En mer comme sur les plages, ce sont les Préfectures, maritimes et terrestres, qui réglementent et instruisent les projets d’aménagement. Le temps de l'administration n’est pas le même que celui des communes, confrontées à une réalité de terrain qui impose une réactivité mais la DDTM (2) du Var est très présente à nos côtés. et son directeur Laurent Boulet l’a réaffirmé lors de la réunion, les SLGITC seront accompagnées par l’État. 

 

Toutes les communes du littoral ont-elles le même niveau d'engagement pour défendre leur littoral ?

Que serait le Var sans ses plages ? Cette question, tous les maires l’ont en tête et mettent tout en œuvre pour préserver les espaces côtiers. De nombreuses initiatives sont portées par les communes pour faire face à l’érosion comme pour valoriser les richesses naturelles. Maintenir les posidonies, développer la végétation d’arrière-plage, adhérer au décret fixant la liste des communes touchées par le recul du trait de côte pour définir des stratégies d’avenir à 30 et 100 ans, les élus sont pleinement mobilisés sur ces sujets. 

 

(1)   SCLV : Syndicat des communes du littoral varois

(2)   DDTM : Direction départementale des territoires et de la mer