Christian Simon : “ La Crau doit être la commune la plus agricole du Var”  


05 mars 2023

Maire de La Crau depuis 2008, Christian Simon est également vice-président de la métropole TPM et président du Centre de gestion du Var. Dans cet entretien, Christian Simon passe en revue tout ce qui fait que La Crau est une ville verte et agréable à vivre.

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir un jour maire de La Crau ?

Mon père ! Depuis mon enfance, je l'ai vu s'occuper de la commune à travers diverses associations avant d’être élu conseiller municipal en 1968 alors que j’avais 8 ans. Il est ensuite devenu adjoint au maire de 1971 à 1989, puis maire de 1989 à 2008 année où je lui ai succédé. J’ai fait le même parcours que lui et j’ai créé Jeunesse Inter Services, opérateur historique d’une partie de la politique jeunesse de la commune. Succéder à son père n’est pas évident. Depuis, les Crauroises et les Craurois me font confiance et mon équipe aussi. 

Comment La Crau vit-elle son intégration au sein de TPM ?

La Crau avait adhéré à la Communauté de Communes Vallée du Gapeau parce qu’à l’époque, le Sivom qui gérait la station d’épuration était à La Crau. Il faut se souvenir que La Crau n’a été édifiée qu’en 1853 et que notre vrai bassin de vie est tourné vers Hyères et La Garde. Notre principal problème étant les transports, nous avons trouvé la solution en entrant dans TPM. C’est un réseau qui fait toujours débat mais qui, pour nous, fonctionne parfaitement bien.

vi 07_page 4_christian simon_photo 06.JPG (2.37 MB)

Comment a évolué la démographie de votre commune ?

Lorsque j’étais enfant, en 1965, La Crau comptait 5000 âmes. Aujourd’hui, on est près de 20 000. Parce qu’il y a du foncier sur la commune et que notre situation géographique est de premier choix. Nous sommes alimentés par une autoroute au nord, une autre au sud et nous avons la voie ferrée. Concernant la qualité de vie, nous sommes l’une des dernières communes de TPM où l’on trouve des vignes et des fleurs, évitant ainsi un urbanisme continu. De plus, les antennes de la Marine nationale installées sur la commune empêchent la construction de bâtiments de plus de 12 mètres de hauteur. Cela nous protège de tout habitat vertical

Ne craignez-vous pas de voir une partie de La Crau se transformer en cité dortoir ?

Autrefois, c’était l’image de la commune. Aujourd’hui, on a créé beaucoup d’emplois, avec trois zones d’activité qui fonctionnent très bien grâce à quelques grosses entreprises, notamment BC Transports et le siège de la TLV qui assure les liaisons maritimes avec Porquerolles. Avec la métropole, nous allons développer des zones d’activité créatrices d’emplois et, dans le même temps, nous souhaitons préserver notre foncier en créant des zones agricoles protégées qui éviteront la spéculation.

Est-ce que le commerce local résiste face aux centres commerciaux de la périphérie ?

Le commerce local est en plein développement notamment grâce à l’accroissement de la population. J’ai été moi-même commerçant à La Crau et la première difficulté que j’ai connue, a été la construction de Grand Var Est. La deuxième difficulté a été le développement économique en périphérie de toutes les villes. Pour répondre à cette difficulté, il faut avoir une qualité de vie et convaincre des commerçants de venir s’installer à La Crau. En ce moment, ça fonctionne.

Justement, que faites-vous pour préserver l’environnement et le cadre de vie ?

Les meilleurs architectes de l’environnement sont les agriculteurs. Ici à La Crau, l’agriculture c’est la vigne, la fleur coupée, mais aussi la figue avec l’AOP Figue de Solliès. Notre rôle est de permettre aux agriculteurs de continuer à vivre de leur métier et à se développer. Avec 50 % de notre territoire occupé par l’agriculture alors que la moyenne départementale est de 12 %, La Crau doit être la commune la plus agricole du Var.

Quels projets et souhaits pour 2023 ?

Tout d’abord, que les habitants de la commune soient heureux. Pour y parvenir, nous devons travailler avec le monde associatif qui permet de tisser ce lien social dont on a terriblement besoin. Il faut pouvoir déployer des activités sportives, festives, culturelles, des activités nature, se promener, se rencontrer. Il faut également de la sécurité, pour vivre tranquillement. On vient, à cet effet, de poser la première pierre de la future gendarmerie de La Crau qui était jusque-là à Hyères. C’est un choix fort que nous avons fait et les bâtiments seront livrés courant 2025.