Carqueiranne, “Priorité au désendettement”


07 août 2023

Elu maire de Carqueiranne en 2020, sans parti politique, ni soutien, Arnaud Latil est un jeune maire âgé de 49 ans. Premier magistrat d’une ville qui l’a vu grandir, il a confié à Var infos son bilan de mi-mandat. Logement social, endettement… une analyse sans détours.

 DJI_0094.JPG (6.65 MB)

Le climat actuel n’est pas très propice aux engagements politiques, et pourtant vous avez souhaitez devenir maire de Carqueiranne, pourquoi ?

Je suis proche de ma commune. Carqueiranne, pour moi, c'est une personne, un joli prénom presque… Mais vous avez raison, la conjoncture est compliquée : dettes, crise sanitaire, la guerre aux portes de l’Europe… En tant que maire, j'essaie de prendre les meilleures décisions dans l'intérêt général, et ma personne importe peu. Je suis infirmier, j'ai travaillé en pédiatrie pendant 8 ans, j’ai été pompier volontaire durant 20 ans… Etre au service des autres fait partie de mon ADN. Je me suis construit comme ça, alors quand j’ai vu ma ville dans cet état, il était impératif pour moi de m’engager afin de donner un sens à mes actions. Ma volonté d'être maire n'était pas une finalité et si Carqueiranne n'était pas dans cette difficulté, je pense que je ne me serais pas engagé, ce n’était pas un calcul politique.

 DSC03127.JPG (8.47 MB)

En juin 2020 lors de la remise de votre élection, vous déclariez que la commune était malade…  va-t-elle mieux ?

Il faudrait le demander aux administrés plus qu'à moi (rires) ! Mais, personnellement, je pense qu'elle va mieux financièrement. Nous nous sommes désendettés de 2,4 millions d’euros même si le contexte n’était pas très favorable. En effet, dès notre arrivée, le moment ne semblait pas opportun pour redresser la commune. On a retroussé les manches, je surveille  les finances chaque jour, et probablement qu'à la fin de l'année on aura diminué la dette de 4,2 millions d’euros !  Alors je peux dire que Carqueiranne va mieux et on fait le job. Un engagement salué et soutenu par les autres collectivités, Métropole, Région, État…

 

La situation du logement social sur Carqueiranne s’est-elle améliorée ?

Je dois vous avouer que 4 rendez-vous sur 5 avec mes administrés sont liés à des problèmes de logements sociaux. De nombreuses personnes sont en grande difficulté et nous devons gérer actuellement 300 dossiers. La problématique concerne le foncier extrêmement élevé. Résultat, depuis un an et demi, aucun bailleur social ne m’a proposé un programme de construction de logements sociaux. La ville est carencée, évidemment,  mais comment voulez-vous faire sans projet ? Cette loi SRU est inappropriée à notre situation géographique : la mer au sud, un tiers de zone agricole, un tiers de zone forestière…  Elle est  injuste financièrement et impactante car la pénalité représente 5% des dépenses réelles de fonctionnement, environ 750 000 € !

 

Le développement commercial de la ville et son attractivité économique ?

Il faut savoir que Carqueiranne n’a pas de PLU (plan local d’urbanisme). Nous sommes en règlement national de l'urbanisme et aujourd’hui, par exemple, nous n’avons pas de réserves foncières pour des activités commerciales. Je compte sur le PLUI métropolitain, (le plan local d'urbanisme intercommunal) pour voir comment on pourrait faire évoluer la ville, tout en conservant son attractivité, sa qualité de vie et son environnement à travers quelque 500 hectares que nous souhaitons réserver à l’agriculture. On y va étape par étape… Par exemple, nous avons accompagné nos commerçants du port, certains sont en difficulté, en accordant des agrandissements de terrasse, ce qui a développé leur activité. C’est un succès.

 

L’équipe qui vous entoure ?

Elle est efficace et au service de l'intérêt général. On essaie de donner le maximum et nous verrons après 2026. Si les carqueirannais souhaitent nous voir continuer, nous le ferons… Sinon je reprendrai mon activité professionnelle, sans regret car j'aurais donné le maximum de ce que je pouvais faire pendant cette période de 6 ans.

 

3 ans après votre élection, qu’est ce qui vous semble le plus abouti ?

Aujourd'hui, ce qui me rend le plus fier c'est d'avoir évité la mise sous tutelle de la ville, d'avoir maintenu la continuité du service public, préservé tous les salaires et toutes les primes pour les agents de la collectivité parce que derrière il y a des vies, il y a des familles. Par contre le désendettement de la commune est inévitable et cela passe par des projets réfléchis. Par exemple, la rénovation des éclairages par des ampoules LED, on continue les travaux de voirie, l'économie de la ville doit être maintenue, car il y a du lien social derrière tout ça ! Mon investissement est total, sincère et entier.  Ma seule ambition est Carqueiranne.