“Le Var est un enjeu important pour Sud radio”

Une culture rugby bien ancrée, un consultant nommé Daniel Herrero, Sud Radio a tous les ingrédients pour séduire les auditeurs varois. Il ne manque qu’une fréquence FM que l’ARCOM lui refuse encore. A la tête de Sud Radio, Patrick Roger, son directeur général. Journaliste de terrain et homme passionné de radio, il a traversé toutes les grandes maisons de l’audiovisuel français avant de prendre, en 2017, la direction de Sud Radio, avec la mission d’en faire une radio nationale de référence.

Patrick Roger, comment analysez-vous la progression de SUD RADIO depuis ces dix dernières années ?

On a été à contre-courant. Aujourd'hui, c'est un petit peu plus difficile, même si on est une radio ancienne, nous sommes apparus comme une radio nouvelle, émergente, avec ce slogan du « Parlons vrai ». Nous avons redonné la parole au public en jouant la carte de la proximité et en abordant tous les sujets sans tabou. L’objectif est de parler vrai, de se dire “la vérité en face”, c'est d'ailleurs le nom d’une de nos émissions.

Vous êtes très présents sur les réseaux sociaux…

Oui, sachant que nous ne pouvions pas avoir des fréquences FM sur tout le territoire, on a développé le digital, le numérique, à la fois sur le DAB+, qui est le nouveau moyen aussi d'écouter la radio et qui va remplacer la FM dans quelques années. Aujourd’hui, nous rayonnons sur tout l’hexagone et sur l'ensemble des canaux numériques avec les réseaux sociaux. C’est comme ça qu'on a réussi à progresser en menant conjointement les deux ouvertures, le média traditionnel et le média numérique. 

La proximité est-elle essentielle ?

C’est une proximité d'intérêt par rapport à l'évolution de notre société. Quels sont les sujets, les préoccupations des gens dans leur quotidien ? Pouvoir d'achat, emploi, travail ? Nous essayons de répondre à leurs questions en apparaissant beaucoup moins institutionnels que certains. Vous savez, il y a une coupure entre ce que pense une partie de la population et des élites qui parlent par communiqués, normes ou directives… Ce que souhaite le public, c'est davantage de transparence sur les décisions qui sont prises et nous nous positionnons en relais.

L’empreinte rugby, est toujours présente sur vos ondes !

C’est une empreinte historique ! Sud Radio était, à l'origine, la radio du Sud-Ouest et le rugby correspond à nos valeurs. Nous avons même décidé de le développer avec tous les matchs de Pro D2 dès le vendredi soir et le week-end, l'ensemble des matchs du Top 14 en direct avec nos consultants François Trillo, Jean-Baptiste Elissalde qui nous a rejoints, et une voix mythique que le Var connaît bien, celle de Daniel Herrero, qui commente les grandes compétitions internationales et nationales. Il apporte son regard, son décryptage et sa verve qui magnifient ce jeu. 

Toujours pas de fréquence FM pour Sud Radio dans le Var ?

C’est l'un de nos combats. Nous voulons une fréquence FM à Toulon parce qu'il n'est pas normal qu’entre Marseille, Nice, nous ayons un “trou” !  Nous savons que beaucoup d'auditeurs nous écoutent sur les applications ou en voiture via le DAB, mais nous devons y  être présents parce qu'il y a des enjeux majeurs. C’est un département qui est à la croisée des chemins avec des atouts portés vers la Méditerranée et une agitation politique qu'on essaie de transcrire à la radio. 

Comment imaginez-vous l'évolution de la radio dans les dix prochaines années ?

La radio est un média d'accompagnement hyper mobile, les auditeurs y sont accrochés car ils ont l’impression, plus qu'ailleurs, qu’on leur parle et qu’on les comprend dans leurs préoccupations quotidiennes. Je pense donc que la radio a toujours de l'avenir. Ça fait quarante ans que j’en fais et depuis trente ans, on me dit : la radio, c'est terminé ! Elle sera détrônée par la télé ! Certes on a vécu cette évolution, mais le développement du numérique et du digital est en train de supplanter la télévision. On ne regarde plus la télé en direct comme on la regardait avant et la radio a toujours une bonne place dans ce paysage qui est en pleine évolution. 

Patrick Roger a débuté dans les radios libres au début des années 80, alors qu’il était encore étudiant. Rapidement, il intègre Radio France et participe à l’aventure du lancement de France Info, où il restera toute une décennie. Après un passage remarqué à la télévision avec Sept à Huit, il revient à la radio, successivement à France Inter, Europe 1 et BFMTV comme directeur de rédaction. Il est Directeur Général de Sud Radio depuis 2017.