
05 mai 2025
Conseillère départementale, Caroline Depallens est une femme engagée, politiquement et humainement. Les deux sont d’ailleurs étroitement liés comme en témoigne son poste de présidente de la commission Enfance au Département. Un rôle majeur pour la protection des mineurs victimes de violences.
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Caroline Depallens, qu'est-ce qui vous a amené à la politique ?
Dans un contexte toulonnais particulier avec la montée des extrêmes dans les années 90, j’ai souhaité être résistante et suivre toutes ces idées humanistes qui m’ont construite. J’ai adhéré au RPR en 1994, motivée par la campagne de Jacques Chirac sur la fracture sociale puis intégré la liste de François Trucy, alors maire de Toulon. Aujourd'hui je ne suis adhérente d’aucun parti mais je reste fidèle à ma famille politique : Les Républicains.
Cet engagement politique pour véhiculer vos valeurs ?
Oui, toute ma famille s'est toujours engagée pour aider les autres et j'ai suivi leur engagement. Mes parents étaient au Lions Club, mon père avait le souci de venir en aide aux personnes les plus fragiles. J'ai été construite là-dessus. Jeune, j'enregistrai des cassettes audios pour les personnes malvoyantes. Plus tard, j'ai été bénévole au Samu social et donné des cours à des jeunes en insertion.
Dans le cadre de la commission Enfance, de quel budget disposez-vous ?
C'est 165 millions d'euros et ce budget est en hausse. Le président du département Jean-Louis Masson a fait de la protection de l'enfance une grande cause départementale et vu le nombre de placements d'enfants qui augmente, nous avons décidé d’adapter le budget aux réalités du terrain. La protection de l'enfance a toujours été un sujet sensible dont on parlait peu, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. La période post-Covid a vraiment eu des répercussions terribles au niveau des familles et des enfants. L’an dernier nous avons accueilli près de 2600 enfants en danger dans nos 35 structures et mené 3400 aides éducatives en milieu ouvert ou à domicile.
Y-a-t-il des cas qui humainement vous touchent plus que d’autres ?
Vous êtes touché par tous les enfants, battus ou violés. On ne sort pas indemne de toutes les situations. Et quand je dis on, ce sont aussi les éducateurs, les élus, les personnels qui font preuve de bienveillance et qui accompagnent les enfants au plus près. Quand vous voyez ces situations, vous vous dites : il faut que je fasse quelque chose. Alors on essaye d'apporter ce qu'on peut avec un maximum de volonté et d’investissement.
Vous travaillez étroitement avec la justice ?
Nos rapports avec la justice et le procureur sont excellents et très opérants, même s’il faut sans cesse les améliorer dans l’intérêt des victimes car un enfant confié est un enfant qu’on sauve.
Les parents ou les enfants en danger peuvent-ils vous solliciter directement ?
Oui, ils peuvent nous solliciter soit par mail, soit par téléphone notamment par le biais du 119. C’est un numéro national qui bascule automatiquement sur le département et tout cela est anonyme.
Si vous n'aviez aucun mandat, quelle profession auriez-vous exercer aujourd'hui ?
Quand j'étais jeune, je voulais être journaliste, parcourir le monde sur les grands dossiers humains. Je n'ai pas parcouru le monde, mais je parcours un monde de proximité, autour de moi, que j’essaie d’améliorer le plus possible. Si je ne menais pas cette mission, je pense que j’aurais passé mes diplômes pour devenir directrice d'une maison pour enfants pour pouvoir aider.
“Un enfant confié est un enfant qu’on sauve”