
01 janvier 2025
Le président du Conseil départemental du Var ne mâche pas ses mots. Tout en dressant le bilan 2024 de la gestion départementale, Jean-Louis Masson s'attaque à l'Etat dont la gestion est, dit-il, «irresponsable et mortifère » pour les communes varoises. Une gestion à stopper d'urgence !
Le président Jean-Louis Masson lors de la cérémonie de Voeux - Crédit photos N.Lacroix, CD83
Jean-Louis Masson, quel bilan tirez-vous de l'année 2024 ?
Dès le début de ma présidence, j'avais posé 4 marqueurs politiques pour guider nos réalisations. Plus d'équité et de solidarité, développer notre identité et faire rayonner le département. Pour l'équité, le déploiement de la fibre est quasiment terminé, l’aide aux communes a été maintenue, une nouvelle politique agricole, petite pêche et développement forestier est opérationnelle, neuf compléments aux linéaires à 90 km/h et inauguration de nouveaux enrobés en matériaux recyclés sur nos routes départementales comme à Mazaugues par exemple, augmentation du budget du SDIS, réalisation de deux gymnases et un troisième prochainement aux Arcs-sur-Argens, création de l’Agence départementale d’ingénierie et d’une SPL Var Energie Renouvelable…
Concernant la solidarité...
La prise en charge des augmentations des repas dans les cantines a permis de maintenir le tarif pour les familles, l'élargissement aux bénéficiaires du RSA de l'accompagnement Droits et Devoirs, des nouveaux projets d'habitat inclusif, l'appui aux travaux dans les EHPAD... Quant à la transmission de notre identité, j'évoquerai la création de l’écomusée départemental des 4 frères au Beausset, dédié à la culture provençale, le lancement d’un Géoparc Socle de la Provence, l'inauguration du premier chemin des paysages : chemin des Préalpes, des « Routes de la liberté Var 44 », quatre verdissements des cours de collèges ont été lancés, une nouvelle stratégie de restauration scolaire avec des circuits de proximité a été adoptée ainsi que la création d’un Prix départemental de l’innovation. Enfin pour notre rayonnement, le passage de la Flamme Olympique avec la mise en œuvre d’animations sur les territoires a été un moment fort l'an dernier. Je suis heureux de voir que, au niveau national et international, le Var a rayonné avec des réalisations inscrites dans la durée à travers un jumelage européen, en particulier avec l’Allemagne et la Belgique, notre présence au marché de Noël de Bruxelles où la promotion des traditions et productions varoises ne sont qu'une étape pour devenir en 2025, le département 100% labellisé « Vignobles et Découverte ».
Vous qui êtes en contact avec les maires du département, quelle est la température actuellement ?
Je voudrais saluer dans un premier temps l’engagement des maires du Var et leur sens du devoir car la tâche devient de plus en plus complexe. L’accumulation des réglementations, des circulaires, des arrêtés pour dicter la décision locale et le poids des normes pour contrôler l’action locale sont devenus le nouvel ordre établi dans lequel le citoyen est perdu. Il ne sait plus qui est le responsable, qui est le décideur et qui est le maître d’ouvrage... Je crois que les maires savent depuis toujours que le binôme Commune/Département est le plus efficace pour produire du service public efficace. J’ai créé "Var ingénierie" pour aider toutes les communes qui nous sollicitent dans la mise en œuvre de leur service public aux habitants.
La tâche est-elle plus compliquée du fait des réductions budgétaires ?
Oui, c’est toujours un temps particulier car désormais les départements n’ont plus de levier fiscal. Ils perçoivent des recettes des droits de mutation à titre onéreux, de la taxe de séjour ou encore de la TVA.
Nous ne sommes pas compensés à l’euro près pour les prestations sociales que nous versons. Aujourd’hui, nous nous trouvons face à une crise budgétaire causée par une gestion irresponsable de l’État. À partir de là, il est illusoire d’imaginer qu’il suffit de ponctionner les collectivités locales pour rétablir les comptes de l’État. On peut continuer jusqu’à la disparition de ces dernières sans résoudre le problème de fond. Il faut inverser cette tendance mortifère. L’État doit réduire son périmètre d’intervention, se recentrer sur le régalien et décentraliser puissamment. Je souhaite un État plus compact et des collectivités locales davantage responsabilisées.
Le président Jean-Louis Masson lors de la cérémonie de Voeux - Crédit photos N.Lacroix, CD83
Des élections municipales approchent, êtes-vous confiant dans la rénovation du parti LR et à son pouvoir de rassembler ?
Je suis confiant car les LR tiennent leur légitimité des responsabilités exercées au niveau des communes et des Département. Nous travaillons sur le nouveau projet politique en s’appuyant sur l’expérience et les militants. C’est notamment la raison pour laquelle j’ai chargé deux élus d’expérience d’accepter une mission spécifique : Michel BONNUS, Sénateur LR sur Toulon et Thierry ALBERTINI, Maire de la Valette.
©varinfos_Jean-Louis Masson (président du Conseil Départemental du Var)
Vos vœux pour la nouvelle année ?
Je veux réaffirmer ma conviction profonde : le Département est la première collectivité de proximité, auprès des communes et des territoires mais aussi auprès des familles. Elle protège et fait vivre la solidarité et l’équité, tout en faisant rayonner le Var, que ce soit au plan culturel, sportif ou touristique. Mon message est donc un message de confiance, qui se fonde sur la reconnaissance des varois envers notre institution, présente à leurs côtés au quotidien, bien gérée, efficace et dont on ne peut contester le rôle.
Propos : Conrad EBERHAERD