Déserts médicaux, sécheresse et violences, les trois chantiers du nouveau président de l’Association des maires varois.

Maire de Cotignac, Jean-Pierre Véran est aussi le président de l’association des maires varois. Ancré dans la ruralité, il porte aujourd’hui la parole des élus confrontés aux nouvelles réalités climatiques et sociétales dans ces territoires qui connaissent plus de difficultés que par le passé.

Jean-Pierre Véran, quel objectif vous fixez- vous avec ce nouveau mandat de président de l’AMF 83 ?

Notre département est attrayant et fréquenté par de nombreuses personnes de plus de 65 ans. Comme je l’ai dit lors de ma prise de fonction, j’essaie d’œuvrer au maximum pour lutter contre les déserts médicaux, c’est une priorité absolue car l’absence de médecins est catastrophique. A titre d’exemple, à Cotignac, depuis le début du mois d’Octobre, nous avons perdu les 2 médecins du village qui n’ont pas trouvé de successeurs.

Il y a les déserts médicaux, mais ce n’est pas la seule problématique ?

Oui, ma deuxième priorité concerne la rareté de l’eau. Malheureusement, la sécheresse perdure et notre département s’essouffle. La situation est préoccupante. Nous avons pris des mesures pour réduire la consommation d’eau qui portent leurs fruits et espérons que la pluie arrivera, ce qui permettra d’alimenter les nappes phréatiques. Nous en avons grand besoin.

Et puis, les violences constituent pour moi, une vraie préoccupation. Les violences envers les élus dans un climat général inquiétant. Au moment où nous réalisons cet entretien, que dire de la guerre entre Israël et la Palestine ? Espérons que la sagesse l’emportera car je crois que des répercussions vont toucher notre pays et le monde entier.

Pour affronter la sécheresse, vous avez pris une décision drastique : doubler le prix de l'eau en raison des restrictions dans votre commune. Cette stratégie est-elle efficace ?

J'ai en effet doublé le tarif de l’eau au-dessus de 250 m3 et je pense avoir bien fait car cette décision a porté ses fruits. Nous avons ainsi pu passer le cap de l’été avec une population qui a triplé pendant la période estivale et alors que la fréquentation touristique continue, nous arrivons à satisfaire notre population sans coupure d’eau. Je dois remercier les administrés d’avoir accepté et respecté ces consignes qui se poursuivent encore aujourd’hui, nous avons obtenu les résultats que j’escomptais.

Lors de l’assemblée générale de l’AMF 83, le préfet du Var a rappelé à l'ordre les élus sur la question des logements sociaux… 

C’est une question qui revient à chaque assemblée générale ! La situation est certes préoccupante mais pour la plupart des maires, ça ne relève pas d’un manque de volonté. Même si, en territoire rural, nous ne sommes pas concernés par la loi SRU, nous manquons de terrains constructibles à mettre à disposition des bailleurs sociaux. Qui plus est, il faut bien avouer que ces mêmes bailleurs sociaux ne viennent pas souvent dans les villages.  

Votre village à été classé comme l'un des plus beaux villages de France, un label hors normes, vous devez en être fier ?

Oui, et c’est un label qui est vraiment important. Comme le guide Michelin, il existe un guide des « Plus Beaux Villages de France » auquel les touristes s’intéressent, ils  feuillettent ce guide et lui font confiance. Cette année, nous avons atteint un record de fréquentation grâce à ce label. C’est bon pour le village, pour le tourisme et plus généralement, pour le département du Var. »