
27 avril 2024
Arrivés du monde entier par le biais des transports internationaux, de nouveaux insectes ravageurs font leur apparition dans le Var. Le réchauffement climatique facilitant leur prolifération, agriculteurs et collectivités y sont confrontés et cherchent des solutions.
Des Charançons noir du figuier
Désormais c'est une réalité. De nouveaux insectes ravageurs ont élu domicile dans nos campagnes varoises et il semble difficile de les déloger. Cette problématique venue de l’infiniment petit inquiète au plus haut point les milieux scientifiques, techniques et agricoles y compris dans la sphère européenne. Sans traitements chimiques, comment y faire face ?
Le charaçon noir, un redoutable ravageur
Arrivés du monde entier par le biais des transports internationaux, de nouveaux insectes ravageurs font leur apparition dans le Var. Le réchauffement climatique facilitant leur prolifération, agriculteurs et collectivités y sont confrontés et cherchent des solutions. Gros plan sur le charançon noir qui s'attaque principalement aux figuiers.
Désormais c'est une réalité. De nouveaux insectes ravageurs ont élu domicile dans nos campagnes varoises et il semble difficile de les déloger.
Cette problématique venue de l’infiniment petit inquiète au plus haut point les milieux scientifiques, techniques et agricoles y compris dans la sphère européenne. Sans traitements chimiques, comment y faire face ?
La biologiste Karine Panchaud, spécialiste internationale du charançon.
Un état des lieux préoccupant pour l’ensemble des professionnels présents, le constat est unanime.
Sous l’effet des échanges internationaux et du réchauffement climatique, les insectes ravageurs affluent de toutes parts et s’attaquent à toutes les palettes végétales, qu’elles soient exotiques, issues du bassin méditerranéen ou endémiques.
Pour Sylvie Beluet, directrice des espaces verts de la ville de Hyères et de la métropole toulonnaise, « il n’y a pas de psychose, on vit avec, mais nous devons faire preuve d’hypervigilance pour déceler très en amont l’arrivé d’un nouvel insecte ».
De gauche à droite, Cyril Kointz, responsable technique du syndicat de défense de la figue de Solliès, Grégoire Jouas, Sébastien Gutierrez et Rémi Revest, ex-
ploitants agricoles membres du syndicat d’appellation engagés dans la lutte contre le charançon noir
La figue de Solliès en danger
Culture de niche et filière d’excellence, la figue de Solliès, appellation d’origine protégée défendue par le syndicat éponyme, recouvre un territoire de quinze communes avec 30000 figuiers et une centaine de producteurs adhérents.
Apparu au printemps 2019, le charançon noir du figuier est aujourd’hui à l’origine de l’arrachage de vingt hectares de vergers entre Hyères et La Crau. La filière est touchée de plein fouet. «De fait, nous n’arrivons plus à mettre en adéquation l’offre et la demande pour ce produit plébiscité par le consommateur», explique Cyril Kointz, responsable technique du syndicat d’appellation.
Charançon noir du figuier
La filière a ainsi engagé une collaboration étroite avec le laboratoire Vegetech pour enrayer la prolifération du charançon noir, mais pour faire avancer la recherche, il faut des financements.
D'où l'appel lancé vers les partenaires institutionnels pour sauver la prestigieuse filière qui fait la renommée de tout un territoire.
Ange Drouineau, ingénieure
La filière horticole démunie Ange Drouineau, ingénieure expérimentation chez Astredhor Méditerranée, à Hyères. « La filière horticole
est très impactée par les ravageurs et on n’a pas encore trouvé de substances naturelles susceptibles de remplacer les substances chimiques utilisées jusqu’ici. Faute de solutions, certains types de productions ont dû être abandonnés ».
Ci-contre, Sylvia Lochon-Menseau (au centre), directrice du conservatoire botanique méditerranée, aux côtés d’Isabelle Montfort, présidente du parc national de Port-Cros (à gauche), et de Madeleine Freudenreich, chargée de mission espèces exotiques envahissantes.
Le parc national de Port-Cros main dans la main avec le Conservatoire botanique national méditerranéen « Il est important de travailler en réseau national et transfrontalier pour suivre la progression des espèces exotiques envahissantes, qu’elles soient végétales ou animales »
Des raisons d'esperer !
À Nice, chaque arbre est géolocalisé Il en va de la protection du patrimoine arboré niçois dont les parcs sont composés de nombreuses espèces végétales qui contribuent à faire de la capitale azuréenne un haut lieu du tourisme hivernal. Afin d’anticiper le fléau des ravageurs, la ville s’est dotée d’une charte de l’arbre qui permet de géolocaliser chaque spécimen sur tout son territoire, ce qui se révèle être un outil très efficace de suivi du patrimoine végétal.
À Hyères, on replante des palmiers. Une bonne nouvelle pour la ville aux Îles d’or, le charançon rouge du palmier est enfin maîtrisé grâce à une technique de vaporisation mise en place par le laboratoire Vegetech. Une avancée majeure qui permet de replanter des palmiers et de redonner espoir aux collectivités. Le partenariat a été étendu avec succès aux villes de Nice, Menton et Le Pradet, ainsi qu’à la principauté de Monaco.
À Ollioules, la cochenille du pin est éradiquée
Ce sont les signalements de particuliers qui ont permis aux services de l’État d’identifier
Article et photo : Marc Volpin