Lecasud, la centrale régionale d’achats et d'approvisionnements de l’enseigne Leclerc, renforce son implantation au Luc avec un nouvel entrepôt. Elle y installe même son siège, avec à la clé 1500 emplois. Une bonne nouvelle qui devrait marquer durablement l’avenir économique du Luc et de Cœur du Var.
Un milliard et demi de chiffre d’affaires, quatre-vingt quinze mille colis préparés, les chiffres font tourner la tête. Mais avec de tels résultats, la centrale d’achats était à l’étroit dans ses locaux lucois. Difficile en effet de préserver voire de développer son activité dans les installations actuelles. L’idée d’un déménagement dans le département voisin, les Bouches-du-Rhône, a effleuré Philippe Lelaure, le président de Lecasud, avant qu’il ne fasse volte-face. “Sans l’écoute et la réactivité de la municipalité lucoise, nous ne serions probablement plus dans le Var aujourd’hui”, déclare-t-il sans détour, heureux d’avoir trouvé une solution foncière locale.
Une implantation stratégique… sauvée in extremis
C’est ainsi que l’ancien centre technique municipal, situé dans la zone industrielle des Lauves, est devenu, depuis le mois dernier, la propriété de la première entreprise du Var. Pour le maire Dominique Lain, il fallait agir vite et trouver des solutions concrètes : “Ici, il ne s’agissait pas seulement de garder une entreprise, il s'agissait de penser à l'avenir de notre territoire. Nous avons donc cédé ce centre technique municipal au juste prix mais surtout avec une vision stratégique”. Le maintien de ce fleuron économique sur la commune est donc atteint “sans subvention publique”, précise Philippe Lelaure qui poursuit “C’est un projet d’entrepreneurs porté par une commune volontaire. C’est grâce à cette approche systémique que nous avons pu rester et nous inscrire dans la durée, jusqu’en 2050 et au-delà.”
100 millions d’euros d’investissements et 1500 emplois
Le projet est à la hauteur des enjeux. Sur la zone d’activité du Luc, l’ancien centre deviendra un point névralgique d’une transformation d’ampleur : un nouvel entrepôt logistique, 100% dédié au traitement du frais et du non-alimentaire, ainsi qu’un siège social flambant neuf, réparti sur trois niveaux. Actuellement, le site emploie environ 1100 personnes, dont 450 à Lecasud. À terme, ce sont plus de 1500 emplois directs qui seront présents sur la zone et c’est sans compter les emplois induits ! Pour Philippe Lelaure, l’objectif est clair : “Doubler les volumes traités tout en réduisant la pénibilité grâce à l’automatisation”. Ainsi un trieur capable de traiter 15 000 colis par heure remplacera l’ancien système. L’ambition du président de Lecasud est claire : “Devenir un modèle d’efficience et de qualité de vie au travail car l’automatisation ne détruit pas l’emploi, elle le transforme”. Des investissements massifs vont être réalisés dans la formation et les postes évolueront vers des profils qualifiés : techniciens, ingénieurs, électromécaniciens, logisticiens…
Avec ce projet, la zone du Luc bascule dans une nouvelle ère, celle d’une technopole logistique qui va nécessiter un environnement adapté : accès routiers, logements, écoles, équipements et concrétisation du projet de nouvel échangeur autoroutier. C’est en tous le cas le souhait de l’intercommunalité Cœur du Var qui se dit prête à cofinancer. La balle est maintenant dans le camp de l’Etat.
De gauche à droite : Faraco, P.Lelaure (Président de Lecasud), D.Lain (maire du Luc) et Y.Simon (Président de la communauté de communes Coeur du Var) lors de la remise des clés de l’ancien centre technique municipal en avril dernier.
Yannick Simon -
Président de la Communauté de communes Coeur du Var“Quand une entreprise rencontre une commune qui a une vision, c’est tout un territoire qui gagne ! Ce projet dépasse les frontières communales. La fiscalité professionnelle unique permet à tout le territoire de bénéficier des retombées économiques. Dominique LAIN a agi pour le Luc, mais aussi pour les 11 autres communes, car c’est un véritable projet de territoire”.