L'éco-pâturage a le vent en poupe

Exit les débroussailleuses, l’entretien des espaces verts est assuré par des chèvres. C’est le principe de Bêle Colline, une association créée il y a 5 ans par la hyèroise Ninon Megglé.

Je me suis lancée après mes 30 ans. Je n’avais pas de carrière professionnelle véritablement établie et j’avais cette sensibilité pour l’élevage et pour nos collines varoises. J’ai donc décidé de me reconvertir en 2012, en apprenant le métier dans un élevage collectif à Minerve dans l’Hérault. Cela a été un déclic. J’ai retrouvé des sensations d’enfance.

Bêle Colline en route pour un nouveau chantier d_éco-pâturage (photo D.R. Bêle Colline)

Oui, cette idée de remettre au goût du jour la présence de troupeaux dans le paysage varois me tenait à cœur. J’ai compris qu’il y avait quelque chose à développer dans le département en matière d’éco-pâturage. Les collines ont besoin d‘avoir des troupeaux pour les entretenir, limiter les risques d’incendie et faciliter la régénération des sols. C’est quelque chose qui se perd. Je n’ai rien inventé. Cela se fait ailleurs mais je voulais montrer que c’était possible ici aussi.

R : Il faut savoir que dans les élevages laitiers, tous les petits ne sont pas gardés car il est nécessaire de réserver le lait de la mère à la production laitière. Cela a facilité l’acquisition de chevreaux, en particulier auprès de mon beau-frère, Marc Ambroggi, qui possède un élevage à Méounes et qui est encore l’un des rares éleveurs à faire du pastoralisme. J’ai ensuite installé ma bergerie à Hyères, d’abord sur une parcelle puis au Jardin collectif du Plan du Pont, où mes 50 bêtes passent en général les 3 mois de l’hiver.

Les chèvres sont d'excellentes grimpeuses et peuvent donc accéder aux zones escarpées

C’est simple, il suffit de me contacter par téléphone et je me déplace pour voir ce qu’il est possible de faire et en combien de temps. Nous établissons un contrat puis c’est aux bêtes et à moi de jouer, avec l’aide de bénévoles pour déplacer le troupeau de la bergerie jusqu’au lieu de pâturage. Nous avons une cinquantaine de chèvres. Il faut savoir qu’une chèvre peut manger jusqu’à 7 kilos de végétation par jour et mon troupeau peut débroussailler 1 hectare en une semaine voire dix jours. Nous avons déjà travaillé pour le téléphérique du Mont Faron, la résidence Les Favières de Logivar-UDV, pour Véolia et pour des particuliers.

L'éco-pâturage a le vent en poupe

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