Surveiller nos massifs forestiers, secourir les baigneurs, les plaisanciers, veiller à la bonne santé des spectateurs durant les festivals, qui sont ces varois qui bénévolement donnent de leur temps pour nous protéger durant tout l’été ? Var Infos a décidé de mettre à l’honneur ces “anges gardiens”, souvent anonymes mais indispensables en période estivale.
©varinfos - photo : Gianni Carena - devant le poste de secours de l'Anse des Pins au Mourillon à Toulon
« J'AI LE SENTIMENT D'ÊTRE UTILE »
Gianni Carena - 20 ans- Sapeur-pompier volontaire
Cet été, ils vont parfaire leur bronzage, mais ce n’est pas pour cela qu’ils ont répondu présents. Gianni Carena est basé au poste de secours de l’anse des pins au Mourillon à Toulon. Cet étudiant en économie occupe une fonction de nageur sauveteur. Relever la température de l’eau, hisser le pavillon autorisant, déconseillant voire interdisant la baignade, prodiguer les premiers soins en cas de blessure ou de piqûre de méduses constituent son quotidien. Mais sa responsabilité majeure est de porter secours à un baigneur en difficulté et mettre en application des gestes de survie qui font de lui un être unique.
Gianni Carena, pourquoi cet engagement au sein des sapeurs-pompiers ?
C’est ma troisième saison ici, dont deux comme sapeur-pompier volontaire. Quand vous sortez de l’eau une personne en difficulté, vous avez le sentiment d’avoir été utile. Des sapeurs-pompiers, Il en faut ! Sur ce poste à l'anse des pins, nous sommes une équipe de huit pompiers.
Vous avez suivi des formations ?
Oui, on est formé durant deux semaines au secourisme afin d'obtenir un diplôme de secours en équipe. Nous suivons également un stage incendie pendant une dizaine de jours et des formations diverses, comme trois jours de secours routier ou autres, et une semaine de formation au BNSSA, le Brevet National Sécurité et Sauvetage Aquatique.
Souhaitez-vous faire carrière au sein des pompiers ?
J’ai l'ambition de poursuivre mes études en économie et travailler plus tard dans la finance. Mais je dois bien avouer que je ne me ferme aucune porte, comme celle de passer pompier professionnel un jour ?
Le Var compte 12 postes de secours (6 à Toulon, 1 à La Garde et 5 au Pradet).
Activité globale en 2023 :
2000 petits soins
22 recherches de personnes
112 évacuations vers des centres hospitaliers
71 assistances en mer
et 700 rappels à la réglementation.
DANS NOS MASSIFS FORESTIERS…
“J’AI TOUJOURS AIMÉ M’ENGAGER POUR LES AUTRES”
Didier Champagnac - 69 ans- Bénévole au CCFF du Pradet
©varinfos - Didier Champagnac- l'un des bénévoles au CCFF du Pradet au poste à la vigie de la Colle Noire.
Sous un soleil de plomb, niché dans la vigie de la Colle Noire et jumelles vissées sur les yeux, Didier observe inlassablement les massifs forestiers où la moindre fumerolle peut se transformer en incendie. Avec leurs uniformes de couleur orange, les volontaires des Comités Communaux Feux de Forêts ne passent pas inaperçus et leur rôle est vital pour préserver notre environnement et la vie des habitants. Leur mission est d’alerter les soldats du feu prêts, selon les circonstances, à déployer des moyens d’urgence.
©varinos Predonzan Nathalie, Taneron Didier et Champagnac Didier en poste à la vigie de la Colle Noire au Pradet
Pourquoi cet engagement et depuis combien de temps ?
J’ai écouté mon fils (rire), lui-même engagé au comité et j’ai donc décidé de le suivre en 2012. Dans ce comité, nous sommes une petite trentaine de bénévoles. Pourquoi m’être engagé ? Je suis gendarme à la retraite et j’ai toujours aimé m’engager pour les autres, alors ici je me sens utile.
Avez-vous suivi une formation ?
D’abord nous sommes tous formés aux premiers secours. Nous avons également suivi une formation sur le plan technique, pour apprendre l’utilisation de la pompe des véhicules porteurs d’eau par exemple et maîtriser les relations radio avec les autres CCFF.
Vous y consacrez beaucoup de temps durant l’été ?
Il faut être disponible sur cette période juillet-août et sur notre secteur, pour moi c’est la commune du Pradet. Notre organisation est simple : Notre président délégué Thierry Rabino nous contacte en début d'année et nous demande nos disponibilités sur la saison. Sur la base des ces informations, il établit un planning.
Avec 142 communes et environ 4200 bénévoles, l’ADRCSC-CCFF, agréée « Association de Sécurité Civile » depuis le 1er janvier 2010, s’engage à coordonner, former et promouvoir l’action des comités. En cas de sinistre, il harmonise les actions des bénévoles pour une réponse efficace et organisée sur le terrain. 20 formations annuelles sont organisées. Les CCFF disposent de 210 véhicules et 580 postes de radio.
SUR LA MER…
©Pierre Paoli
“LA FIERTÉ DE SAUVER DES VIES”
Jean Luc Cercio - 65 ans-Sauveteur en mer - Président de la station de BANDOL
©Pierre Paoli (sur la photo - Jean Luc Cercio - Président de la station de BANDOL)
Lorsqu’ils ne sont pas en opération, ils s’entraînent régulièrement pour sans cesse améliorer leur méthode d’intervention. Avec l'imprudence voire la méconnaissance de certains plaisanciers, les sauveteurs en mer de la SNSM (Société Nationale de sauvetage en mer) ont un rôle de plus en plus important au large de nos côtes. A la barre de la vedette SNS 164, Jean-Luc Cercio totalise plus de 1000 opérations de jour, de nuit et par tous les temps. Il a ainsi secouru plus de 1500 personnes et sauvé d'un péril certain, près de 200 naufragés.
Jean-Luc Cercio, vous êtes sauveteur en mer depuis combien de temps ?
Je suis l’un des membres fondateurs de la station SNSM de Bandol. Elle a vu le jour en juillet 1981. A l’époque nous souhaitions créer une station de sauvetage entre Toulon et La Ciotat pour mieux couvrir la zone. Mon parcours au CROSSMED, dans l’administration des affaires maritimes, dans la marine marchande, dans la police judiciaire chargé des contrôles en mer, m’a conduit naturellement à occuper la fonction de président national de la SNSM en 2001, mais je suis avant tout un sauveteur en mer.
©Pierre Paoli - mission de sauvetage en méditerranée
S’agit-il d’une mission à plein temps ?
Oui, elle nécessite un engagement total. Je passe tous les jours plusieurs heures à la station, mais il s'agit avant tout d'un travail d'équipe. Au sein de notre association, nos sauveteurs trouvent ce quelque chose qu’ils ne trouveront nulle part ailleurs, et qu’ils ont la pudeur de ne jamais exprimer formellement : la réponse à une quête de sens, un besoin passionnel de contact avec la mer, de reconnaissance, d’amitié et de valorisation personnelle autrement que par l’argent. Il y a une fierté secrète, celle de pouvoir sauver des vies humaines ou de porter secours à des naufragés en détresse. Nous avons tous à cœur de faire vivre ce formidable héritage que nous ont légué nos anciens.
Vous avez des besoins particuliers ?
Notre budget de fonctionnement est constitué à 75%, de dons réalisés par des particuliers. Ils sont fiscalement déductibles mais nous devons sans cesse rester mobilisés pour sensibiliser de nouveaux donateurs. Chaque don est un encouragement de plus pour nos sauveteurs bénévoles, dont l’engagement dans les opérations de sauvetage, n’a jamais faibli.
à savoir : La SNSM est une association reconnue d’utilité publique, fondée en 1967. Le Var compte 9 stations SNSM (Bandol, Saint Mandrier, Porquerolles, Hyères, La Londe, le Lavandou, Cavalaire, Saint Tropez et Esterel) et un centre de formation et d'intervention à Toulon.
AU COEUR DES FESTIVALS…
“SECOURIR LES GENS EST DANS MON ADN”
Anthony Rocchi - 19 ans- Responsable d’antenne- Protection Civile Toulon
©varinfos - Anthony Rocchi en poste au Zénith à Toulon
L’été est la saison la plus riche en matière de propositions culturelles. Les festivals y sont nombreux et attirent une foule immense qui n’est pas toujours préparée en conséquence. Près de la scène, Anthony, agent de la Protection Civile, guette la moindre défaillance : crise de panique, déshydratation en raison de la chaleur ou encore évanouissements… Sa présence sur tous les événements est indispensable. Dans le Var, depuis plus de soixante ans, cinq antennes sont en place à Toulon, Hyères, La Londe, Callian et Sainte-Maxime. Elles peuvent compter sur 150 bénévoles toute l’année.
Anthony, pourquoi avoir choisi cet engagement dans la Protection Civile ?
J’ai toujours aimé le secours à la personne, je sens que c’est dans mon ADN. J’ai débuté comme mousse avant de réaliser un service civique de six mois pour devenir secouriste bénévole auprès de la Protection Civile du Var. J’en apprend tous les jours, cela répond pleinement à ma passion et à mon engagement.
L’été est-elle une période d’activité et de présence intense pour vous ?
Oui, nous sommes énormément sollicités. On a dépassé les vingt dispositifs de secours ces jours-ci et nous couvrons les gros événements, comme des concerts. On est là pour porter secours à la personne en cas de malaise, dû souvent à la chaleur.
Vous n’intervenez pas seulement sur les concerts…
En effet, la Protection Civile est placée sous l'autorité du ministère de l'Intérieur. Nous pouvons ainsi intervenir sur des feux de forêts, un attentat ou des inondations. Nous venons aussi en aide aux plus démunis à travers des maraudes destinées à apporter réconfort et aide alimentaire aux personnes sans abris. Et lorsque le plan Grand Froid est déclenché, nous organisons des opérations de dons pour récolter des denrées et vêtements redistribués aux personnes dans le besoin.
à savoir : dans le Var, la Protection Civile se mobilise au quotidien pour soutenir nos aînés, distribuer des repas lors de maraudes et intervenir en centre d’hébergement. Elle mobilise ses équipes en cas de crise majeure, crise sanitaire par exemple et forme aux premiers secours.