08 décembre 2024
Créés en 1949 par Henry Pardi, les santons du même nom sont aujourd’hui fabriqués par sa fille Fabienne. Elle a décidé de raconter l’histoire de famille dans un livre, le premier d’une longue série.
Fabienne Pardi retrace 75 ans d'histoire familiale dans un livre - photo G.A
Fabienne Pardi, pourquoi avoir publié l’histoire de vos santons ?
Pour transmettre. À ma fille Émilie, à mon petit-fils Clément et à tous les amoureux de santons, de la crèche et de la Provence. Je voulais immortaliser notre histoire car il y a tellement d’anecdotes, de photos… Le tome 1 raconte les débuts des santons Pardi et l’histoire de la jeunesse de mon père. Les ventes de ce livre financeront un tome 2 etc… Tant qu’il y aura des choses à raconter, je les raconterai !
L'histoire des santons Pardi à découvrir dans ce tome 1 garnit de récits et de photos
Les santons Pardi, c’est d’abord le destin de votre père…
À 18 mois, mon père a attrapé la coqueluche, maladie mortelle à l’époque. Alité, il s’ennuyait fermement alors, pour l'occuper, le meilleur ami de son père, santonnier amateur, lui a apporté des santons pour qu’il joue avec. Une fois guéri, en plein mois de décembre, recommençant à sortir dans les rues de La Ciotat, il est tombé en admiration sur la première vitrine croisée : une librairie parée de décorations de Noël et d’une immense crèche. C’est ce jour-là qu'il a annoncé à ses parents qu’il souhaitait devenir santonnier. C’est ce qu’il fera toute sa vie, d’abord sur son temps libre, dès 1949, puis en créant en 1974 un atelier de santons à Saint-Cyr. Ill s’est éteint à 89 ans, en 2011, sans avoir jamais arrêté de travailler l’argile.
photo G.A
Vous avez donc baigné dans la tradition des santons toute votre vie…
La première bêtise que j’ai faite, c’est de sauter toute petite dans une cagette de santons et de les casser ! J’ai vécu dans la tradition provençale, avec la pastorale provençale, les œuvres de Pagnol, les collègues santonniers de mon père qui venaient à la maison. Ce qui se vendait le plus à l’époque, c’était les gros santons habillés. Mon père a donc eu l’idée de travailler des personnages ressemblant à des stars du cinéma. Le premier a été l’acteur Edouard Autran, dit Delmont le pêcheur, dans le film “La femme du boulanger”. Puis il a créé Raimu à la demande de sa fille, Paulette Brun, puis Fernandel, Charles Moulin (Laborie dans la série Jacquou Le Croquant) et d’autres…
Perpétuez-vous cette tradition des personnages de ressemblance ?
Complètement ! On est là pratiquement dans une activité de sculpteur figuriste. Je représente, à mon tour, des personnages qui ne sont pas à l’origine dans la crèche. J’ai toujours travaillé les santons de la crèche et les personnages publics. Avec mes parents d’abord, puis seule, en créant mon propre atelier et en rachetant les moules de mon père quand il a arrêté son activité. Je suis un petit atelier, je ne fabrique que des pièces uniques et je revendique ce métier d’art.
Les frères Lumière, Don Camillo et Napoléon en arrière plan - photo G.A
Propos recueillis par G.A.
La transmission via des ateliers pour enfants.
Deux fois par semaine, mardi soir et mercredi après-midi, Fabienne Pardi anime des ateliers de fabrication de santons dans son local, à Saint-Cyr-sur-Mer. « J’accueille des tout-petits, le plus jeune a 5 ans et demi, mais aussi des enfants plus grands puisque les plus âgés sont en classe de cinquième. C’est important de sensibiliser les jeunes aux métiers manuels. Le travail de l’argile est complexe, fascinant et je suis guidée par cette volonté de transmettre ».
Atelier d’art Fabienne Pardi,
Av. du Maréchal Juin, 83270 Saint-Cyr-sur-Mer.
06 64 09 47 40 / santonspardi@hotmail.fr