08 décembre 2024
En décembre, la magie de Noël est là mais elle ne va pas faire disparaître d’un coup de baguette les difficul tés financières ou les violences conjugales que certaines femmes subissent. Dans le Var, le Centre d'information des droits des femmes et des familles (CIDFF) créé par Claudine Richard, juriste en droit public, œuvre depuis quarante-deux ans pour améliorer les situations personnelles et professionnelles.
Claudine Richard - présidente de CIDFF -crédit photo varinfos
Claudine Richard, comment le CIDFF est-il né dans notre département ?
C’est en décembre 1982, à l’issue d’une petite réunion à Hyères avec des personnes motivées, qu’on a décidé de lancer l’antenne départementale. Nous avions déjà entendu parler des CIDFF nationaux, alors nous avons installé le siège social dans la cité des palmiers et créé nos associations à La Seyne et à Draguignan. C’est au début des années 90, que vous avez élargi le champ de vos missions…C’est en effet à cette période que le centre d’information est passé à la vitesse supérieure en prenant en charge l’accompagnement des familles bénéficiaires du revenu minimum d’insertion. Nous avions ainsi, face à nous, des problématiques réelles qui nous ont obligés à nous adapter à l’urgence. Bâton de pèlerin en main, nous sommes allés rencontrer les acteurs de l’emploi, les élus, les chefs d’entreprises et les organismes de formation pour rendre notre dispositif d’aide plus efficace.
L’an passé, vous avez obtenu l’agrément de l’État "Justice nationale de compétence spécialisée des associations d’aide aux victimes". Est-ce une réelle avancée ?
Oh oui, évidemment… Et on peut dire qu’on s’est battu pendant une dizaine d’années pour y parvenir. C’est un accord du ministère de la Justice qui nous reconnaît pleinement comme juristes. Bien sûr, nous ne remplaçons pas les avocats ni les notaires, mais cet agrément renforce encore nos liens avec les tribunaux et les autorités locales : préfecture, Département ou Région par exemple. Aujourd’hui 52 points d’appels peuvent répondre au public pourdévelopper notre mission d’information.
Tisser un véritable réseau d’acteurs sociaux est souvent un tour de force, mais permet-il, pour autant, d'améliorer les résultats ?
Oui, cela répond vraiment à nos préoccupations. Je suis sensible et inquiète de la précarité des aidants par exemple. Pour la plupart, ils ne sont pasformés et c’est en s’appuyant sur un réseau que nous pouvons mieux les accompagner, quand la situation le nécessite bien sûr. Cette plus grande proximité avec les familles en difficulté permet aussi de déceler certains comportements, notamment ceux des jeunes dont le niveau de violence est, de nos jours, hors norme. C’est une situation très préoccupante.
Propos Conrad EBERHAERD
Vos infomations sur le CIDFF ici