Hameau des Pesquiers : la nature 5 étoiles.


27 septembre 2023

La première saison estivale s'achève pour le “Hameau des Pesquiers" à Hyères-les-Palmiers. Le complexe hôtelier de luxe, qui “réveille” les bâtiments de l’ancienne Compagnie des Salins du Midi,  a nécessité plus de 8 ans de travail. L’entrepreneur toulonnais Stéphane Lelièvre en est à l’origine, ce qui le place désormais à la tête de 10 restaurants, 2 hôtels et 2 spas.

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Stéphane Lelièvre, tout d’abord comment s’est passée votre première saison ?

La clientèle était au rendez-vous. Nos 48 chambres dont 35 équipées d’un spa, ont attiré une clientèle essentiellement internationale, du fait de notre affiliation au groupe Hilton collection. Pour la saison hivernale, nous comptons également sur le tourisme d’affaires, toujours dans l’esprit de l’exclusivité. Nous avons d’ailleurs calibré notre mini-centre de conférence pour qu’il puisse accueillir 30 personnes.

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Vous êtes d’autant plus satisfait que le “Hameau des Pesquiers” est un  projet de réhabilitation ambitieux ?

Je voulais sauvegarder le site et son histoire. Réaliser un projet qui valorise l’existant et s’inscrive dans le développement durable. Il a fallu attendre 8 ans avant d’obtenir le permis de construire ministériel et l’accord du Parc national de Port-Cros. L’enjeu était de réussir à restaurer le bâti en quelques mois et sous le regard de l’architecte des Bâtiments de France, tout en préservant la faune et la flore de ce site classé. Tous les matériaux qui pouvaient être récupérés, charpentes, pierres, poutres du bâtiment des douanes et des maisons des saliniers, ont été réutilisés dans le projet.

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Pour vous,  le hameau des Pesquiers correspond à  l’hôtellerie de demain ?

Il y a une dizaine d’années, les lodges comme en Namibie, au Zimbabwe, ont été une grande source d’inspiration pour moi. J’ai pris conscience que le besoin physiologique de l’être humain était avant tout d’être au plus proche de la nature. Le hameau répond à cette exigence. De part et d’autre du hameau, nous avons fait le choix d’allées extérieures pour rejoindre les écolodges, d’ajouter des essences rares, de valoriser la pinède.

 

Le luxe absolu passe donc par la simplicité ?

La clientèle est dans cette attente. Elle a besoin d’être sensibilisée au respect des éléments naturels qui l’entourent,  et souhaite retrouver du sens dans un monde très individualiste. J’ai même fait installer des panneaux sur les arbres, l’un d’eux indique  : « Je produis chaque jour de l’oxygène pour 4 vies humaines ».

 

Vous avez reçu l’obtention du très prestigieux écolabel Européen…

Nous utilisons des sources d’énergie renouvelables et notre système de collecte des eaux de pluie permet d’arroser le potager grâce à un goutte-à-goutte enterré. Nous avons mis en place une politique de tri et de réduction des déchets. Cet engagement environnemental nous a aussi guidé au niveau des choix de matériaux pour la construction et l’ameublement. Et nous agissons pour la préservation des espèces qui vivent dans la pinède.

 

Ce souci écologique se traduit-il aussi dans la manière de concevoir l’accueil des clients ?

J’ai souhaité privilégier l’humain. Par exemple, nous avons organisé cet été, des soirées brasero pour inviter la clientèle à partager un bon moment, découvrir les légumes produits sur place et échanger avec le personnel. Pour nos équipes, j’ai choisi de faciliter leur travail et leur confort en créant, dans chacune des chambres, une pièce cachée pour stocker le matériel. Tout est ainsi à portée de main, ce qui évite de devoir transporter des équipements lourds. Même chose pour le potager créé à 80 cm du sol, pour ne pas avoir à se baisser lorsque l’on ramasse les légumes. On en produit plus de 200 kg par semaine !

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Encadré  :

De l’exploitation du sel au “Hameau des Pesquiers”, plus de 100 ans d’histoire.

1848 : création de la société des Salins par un toulonnais, M. Gérard. Son objectif est de répondre à une demande croissante de sel au XIXème siècle. Le Salin des Pesquiers s’installe sur un étang qui abritait une pêcherie et devient la première industrie de France avec un rendement de 30 000 tonnes par an.

1856 : La compagnie des Salins du Midi acquiert l’ensemble des vieux salins afin de concurrencer la société des Salins qu’elle finit par absorber en totalité en 1967. Les vieux salins sont mis en sommeil au profit du site des Pesquiers.

1984 : Les vieux salins sont remis en production mais face au rendement des sites d’Aigues-Mortes (400 000 T/an) et de Giraud (1 million T/an), les salins d’Hyères (40 000 T/an) cessent leur activité en 1995 pour des raisons économiques.