System Factory : Voyage au cœur de l'écosystème « Défense Nationale »

Créé en 2018, System Factory est le cluster industriel de TVT Innovation. Il compte

109 membres, 14 grands groupes, 67 PME et 12 organismes de recherche... Son rôle est de faciliter, aider et faire participer les PME à l'écosystème militaire. Stéphane Claisse, le directeur de System Factory, nous explique tout.

 

Stéphane Claisse, la création de System Factory était-elle indispensable ?

L'écosystème Défense Nationale est fondé sur des très grands groupes. En dessous, se trouvent les entreprises à taille intermédiaire (ETI) qui se positionnent comme sous-traitants. Quant aux PME, elles sont les plus agiles dans le domaine de l'innovation et devaient trouver leur place.

 

C'est là que vous intervenez ?

Le but n'est pas de remplacer les grands groupes mais que les PME puissent collaborer ensemble et  travailler pour eux, avec une vision à long terme, avec une stratégie et des années de visibilité sur le développement. Nous jouons un rôle de révélateur d'opportunités.

 

Comment ça se passe ?

Nous nous informons sur les besoins de nos clients, Marine, Armée de l'air, Armée de terre... Puis nous  échangeons avec les grands groupes pour savoir ce qu'ils proposent, et nous regardons quelles PME sont capables d'entrer dans le schéma en terme d'innovations. On teste, on mesure le bénéfice et si c'est convaincant, on articule leur travail avec les grands groupes, détenteurs des contrats principaux.

 

System factory a été le premier cluster naval de Défense en France...

Oui, et il a fait des petits (rires)... Il existe aujourd'hui celui de Brest. Tous les projets dans le domaine de la Défense Nationale passent par ces deux clusters.

 

Qui peut faire appel à vos services ?

N'importe quelle société qui a une idée et qui cherche du financement du Ministère des armées. Leur proposition est analysée par un groupement présidé par TVT, le CEPN (centre d'expertise des programmes navals de la Marine), la DGA (Direction Générale de l'armement) et l'Université de Toulon. Si le projet est cohérent, on aide la PME à présenter le dossier à Paris où l'AID (l'agence d'innovation de défense) validera ou non son financement.

 

La loi de programmation militaire 2019-2025 est ambitieuse. Comment allez-vous y répondre ?

Il faut avant tout produire et aider les entreprises à mobiliser rapidement les outils industriels en cas de besoin, comme la production de  munitions. Il faut travailler sur le court terme, recenser les solutions novatrices qui existent déjà et les implémenter. L'intervention de drones iraniens en Ukraine, par exemple, nous a ouvert à une nouvelle réalité : avec des petits drones peu onéreux, on est capable d'avoir un impact très efficace. C'est un sujet de réflexion, un sujet de fond.

 

 

Les premiers effets de cette loi sont-ils visibles ?

On ressent de la part de la DGA, des donneurs d'ordre, une volonté d'accélérer les projets opérationnels et de faciliter l'expérimentation des autres. Mais que se passe-t-il ensuite ? Qui achète ? Sur ce sujet, on attend encore l'Etat. Mais nous avons décidé d'agir. Avec l'ENSM (l'école de navigation sous-marine), nous travaillons sur un accélérateur de projets. Situé dans la base navale de Toulon, il mettrait les entreprises en contact direct avec les marins. Cela permettra de tester et adapter en temps réel, les produits destinés au client final.

 

Quel bilan de System Factory depuis 5 ans  ?

Notre bilan ne se mesure pas en termes de parts de marché, ni en nombre d'adhérents, mais à la satisfaction du client. Les PME nous font confiance, les projets que l'on a soutenus ont été financés et ont débouché sur des contrats. Désolé de ne pas entrer dans le détail, nous devons rester discrets...

 

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