Laura Calu : « Les réseaux sociaux rendent les gens bêtes et fous »

L’humoriste varoise, Laura Calu, est mystérieuse sur son nouveau spectacle consacré aux contradictions. A commencer par son titre, « Senk », dont on découvrira la signification les 24 et 25 février au Théâtre Le Colbert à Toulon. 

 

Laura Calu, ce nouveau spectacle évoque l’univers des contradictions… lesquelles ?

Les contradictions de notre société, mais surtout les miennes, celles d’une trentenaire. Plus généralement, je parle de l’hypocrisie de l’être humain. On se dit tous beaucoup plus engagés que nos parents, plus engagés pour la planète mais, dans cette époque de réseaux sociaux, on est plus dans le paraître que dans le véritable engagement. 

 

Votre spectacle précédent « En grand » parlait d’une fille complexée, “Senk” est différent ?

Pour moi, c’est une suite logique. Avec mon premier spectacle, le but était de me donner confiance afin de devenir une femme qui assume son physique, sa moralité. Forcément, ce dernier spectacle est différent. J’utilise beaucoup plus l’humour noir. C’est ce qui me fait le plus rire mais, jusque-là, je n’osais pas trop. Certainement à cause des réseaux sociaux où on a peur de vexer les gens, de les offusquer. Les gens ont de moins en moins de second degré, de plus en plus de mal à faire la différence entre la blague et la réalité. Désormais, je pars du principe que lorsque je fais une blague, aussi hard soit-elle, c’est avant tout pour dénoncer quelque chose.  Je pense que « Senk » est un spectacle beaucoup plus franc du collier. 

Vous critiquez sévèrement les réseaux pourtant vous les utilisez… C'est paradoxal, non ? 

Je tape énormément sur les réseaux sociaux car je trouve qu’ils rendent les gens fous et bêtes, sur plein de points. Et c’est pourtant mon premier moyen de communication. J’attends qu’on me pose ce genre de question car, plus on va me la poser, plus ça va m’inspirer.(rires) 

Quel usage faites-vous de l’humour dans la vie de tous les jours ? 

C’est toute ma vie. C’est à la fois mon réel et mon travail. Et c’est surtout mon armure. Ça me permet de rire des choses qui me rendent triste, de me cacher derrière les blagues parce qu’en vérité, j’ai un bon gros syndrome de clown triste. Je manque de confiance en moi donc l’humour me permet de rester debout. Ensuite, je trouve que c’est un excellent moyen de communication. On peut faire passer beaucoup de choses en faisant rire les gens et surtout rassembler par le rire. C’est à la fois une armure et une arme. Je repars au combat et ça se voit avec l’affiche. 

Quel message adressez-vous aux spectateurs pour cette nouvelle tournée ? 

Qu’ils prennent leur billet car, grâce à eux, j’aurai peut-être chaud chez moi cet hiver (rires). Je pense que « Senk » est un spectacle fait pour rappeler que l’humour, c’est d’abord de l’humour. Je crois que je l’ai écrit dans un moment de ma vie où j’étais déprimée, incapable de faire des blagues. Alors justement, je me suis permis de faire les blagues que je ne me permettais pas habituellement. Je pense que ça va faire du bien aux gens. J’ai l’impression qu’on a besoin de remettre l’humour à sa place, celle de l’humour. On a mis beaucoup de barrières à l’humour ces dernières années et ce n’est pas possible. Il faut vraiment qu’on se calme, qu’on se détende un peu. Le monde est bien assez triste. 


Dans quel état d’esprit êtes-vous à la veille de jouer chez vous, dans le Var ? 

Je suis hyper stressée. Hyper angoissée. Je fais des cauchemars. C’est vraiment la dernière ligne droite. Je vais partir pour me couper du monde et bosser le spectacle quinze jours non-stop, pendant que mes parents garderont mon fils. C’est très dur de lancer un nouveau spectacle, qui plus est le second, parce que les gens ont des attentes après le premier spectacle. Le premier, je ne savais pas. J’avais peur mais pas les mêmes doutes. Maintenant, je sais comment ça se passe et j’ai peur de décevoir. Je n’explique pas pourquoi le spectacle s’appelle « Senk » parce que je vais dévoiler quelque chose de tellement intime que je joue la carte du mystère. 



Réservations :

Laura Calu -Senk - en rodage – vendredi 24 février et samedi 25 février à 20h30 - Théâtre Le Colbert – rue Victor Clappier – Toulon

https://www.lauracalu.fr/billetterie