Avec plus de 8000 abonnés et 380 adhérents, l'association hyéroise « explore & preserve » apparaît comme une force vive pour agir et préserver un littoral très fortement exposé au tourisme estival. Sa fondatrice, Anne Settimelli, nous livre sa vision environnementale.
Anne Settimelli, votre association a choisi de s’installer à Hyères. Pourquoi ?
Notre territoire, c’est le Var, son littoral et ses zones humides. Notre siège social est effectivement basé à Hyères car la ville a un trait de côte immense et fait l’objet d’une très forte pression anthropique en période estivale. Cela l’expose tout particulièrement à la pollution sauvage, et en l’absence de cohérence au niveau de la gestion des déchets, ça devient très vite dramatique. Si on veut continuer à vivre du tourisme, il faut prendre conscience que la mer n’est pas seulement un décor ou un pédiluve ! Il y a du vivant ! Nous devons en prendre soin et mener des actions plus concrètes.
Comment expliquez-vous un si grand succès de votre association ?
Nous nous sommes fait connaître à travers des panneaux installés un peu partout sur la commune hyéroise. Des slogans de sensibilisation repris un peu partout en France. Les hyérois se sont approprié ces panneaux. Les commerçants ont également joué le jeu et cela a contribué à relayer notre message. Pour le reste, nos efforts concrets et quotidiens ont été entendus, c’est la raison pour laquelle on nous suit autant. Ça nous encourage, mais on a besoin de volontaires pour faire avancer nos idées.
Quelles sont vos actions ?
Notre première action est de sensibiliser au nécessaire changement de nos comportements. Mais aussi de nos modes de production et de consommation. Nous le faisons notamment avec les scolaires et nous constatons que les enfants font très vite le lien entre notre pollution et la mise en danger des espèces. Il faut maintenant que les collectivités l’entendent aussi ! Il y a des actions très simples à mener comme celle d’éloigner les poubelles du bord de mer pour éviter les pollutions par grand vent. A Porquerolles, on a mis en place des containers à l’arrière des plages, et si les poubelles sont pleines, les gens doivent amener leurs déchets chez eux. C’est logique et ça fonctionne bien.
Avec la crise sanitaire, les masques font désormais partie des déchets les plus ramassés par les bénévoles.
En quoi votre travail sur les déchets est-il efficace ?
C’est l’une de nos missions essentielles. Les données qualitatives et quantitatives recueillies sur les déchets nous permettent d’identifier les origines géographiques locales, cibler les comportements et désigner les secteurs d’activités économiques créateurs de cette pollution. C’est pour cela que nos collectes sont essentielles : quatre par an avec un protocole scientifique coordonné au niveau national par le Cedre, qui est l’organisme expert en matière de pollution des eaux. Pour toutes les autres collectes que nous organisons, les résultats sont renseignés sur la plateforme « ReMed » portée par l’association « Mer Terre ».
Que dites-vous aux personnes angoissées par le changement climatique ?
De se mobiliser dans les associations, car ça permet de redonner du sens et de rapidement se rendre compte que ça contribue à faire évoluer les mentalités. Chaque année, nous ramassons huit tonnes de déchets sur le littoral à la faveur de quarante collectes par an. Les personnes sensibles à la protection de notre environnement peuvent venir aux prochaines collectes afin de nous donner un coup de main.
Agenda des collectes :
· 11 mars aux Vieux Salins d’Hyères
· 25 mars aux Pesquiers
· 16 avril à La Madrague, avec l’aide d’apnéistes, paddles et kayaks sur la plage de La Madrague.
Infos : page facebook « Explore & preserve »