Emma Clair-Dumont : « Osez réaliser votre Everest ! »

Emma Clair-Dumont est devenue, l’an dernier, la première femme de notre région à atteindre le sommet de l’Everest situé 
à 8849 mètres. Aujourd’hui, elle partage cette expérience en entreprises, avec des femmes qui veulent se dépasser pour 
concrétiser leurs rêves. 


Emma Clair-Dumont, qui êtes-vous ? 
J’ai 46 ans, je suis entrepreneure, aventurière et athlète multisports. En fait, une sorte de touche-à-tout qui aime découvrir 
et apprendre un sport avec des passionnés. Je n’aime pas spécialement la compétition mais lorsque des défis hors-norme 
n’existent pas, mon naturel m’oblige à les créer. 


Par exemple ?

A 40 ans, je me suis mise à la course à pied. 
Sans technique particulière, j’ai appris à courir avec un spécialiste et j’ai fait le marathon de New York. Entraînée par d’autres 
passionnés, j’ai ensuite couru le marathon du Pôle Nord. En 2020, avec trois copines, on a créé le « Cost to Cost », un challenge 
reliant La Manche à la Méditerranée. Un triathlon XXL qui n’existait pas. Nous sommes parties de 
Douvres, on a traversé la Manche à la nage jusqu’à Calais, puis la France à vélo jusqu’à Montélimar pour finir à Marseille en 
course à pied

Comment est née votre passion pour les très hauts sommets ?

Enfant, j’allais très souvent avec mes pa[1]rents à la montagne. A trente ans, j’ai fait une liste de vœux. Parmi eux, il y avait la  découverte de la haute montagne. On m’a  conseillé de commencer par le Kilimandja[1]ro, le plus simple à réaliser, sans compé[1]tences techniques particulières, avec une 
marche quotidienne de 7 à 8heures, pen[1]dant 7 à 8 jours.

Quand avez-vous décidé de partir à la conquête de l’Everest ?
Entre le Kilimandjaro en 2009 et l’Everest en 2022, j’ai mis ce temps à profit pour ré[1]fléchir et me préparer. En 2019, je suis al[1]lée au Népal pour un repérage. Je n’ai fait que le camp de base à 5500 
mètres et l’Island Peak à 6400 mètres. Et comme ça s’est très bien passé, j’ai annoncé à mon fils et 
à mon mari que je parti[1]rai en expédition en avril 2022 pour le sommet de l’Everest. 


Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez atteint le toit du monde ?


C’était absolument époustouflant, eu[1]phorisant ! J’avais l’impression de ne plus être sur notre planète, parce qu’on vit une sorte d’état second. L’effort est surhumain avec un taux d’oxygénation dans le sang de 30 à 40%, en hypoxie complète. J’ai mis 13 heures pour monter, il faut en général  entre 12 et 15 heures. Il fait très froid, entre -30 et -40 degrés, et le soleil brûle la peau. 


Des conditions extrêmement difficiles…


Oui mais on est aussi subjugué par le pay[1]sage ! C’était hallucinant ! C’est pour cela qu’on ne reste jamais longtemps là-haut, pas plus d’un quart d’heure, car il faut res[1]ter conscient pour pouvoir redescendre. 

Cette expérience a-t-elle changé quelque chose en vous ? 


Au fil de ma préparation, j’ai pris confiance en moi et je me suis dit que j’avais suffi[1]samment de détermination pour que ça se passe bien. Je peux aujourd’hui me proje[1]ter sur des choses qui me semblaient inac[1]cessibles. Je sais qu’il faut faire fi des bar[1]rières que l’on se pose ou qu’on nous pose. 

Comment partagez-vous aujourd’hui cette aventure ?


Depuis mon retour, j’anime des conférences ou des ateliers auprès d’entreprises, de 
clubs d’entreprises ou d’associations. J’ai pu animer une conférence auprès de plus 
de 120 femmes dans le secteur bancaire et la dernière en date était organisée par 
l’AGIPI à Marseille. Plus de 1000 personnes étaient réunies pour parler de la concré[1]tisation de nos rêves et des capacités de notre volonté. 


Quel conseil donnez-vous le plus souvent ?

Le mot que je partage le plus c’est : osez ! Osez réaliser votre Everest ! On n’a pas tous les mêmes envies, les mêmes motivations. Mais on a tous un moteur pour y parvenir. Il suffit de l’alimenter, d’aller chercher les énergies autour de nous, des gens capables 
de nous aider à construire ce projet. Lors[1]qu’on y parvient, on a une vie différente, une vie que je qualifierai de réussie.